mardi 28 août 2018

La parole de l'Etat

Le gouvernement a décidé de ne pas revaloriser les retraites en 2018, mécaniquement elle vont donc baisser puisse qu'elles ne rattrapent pas l'inflation. En fait il s'agit de décaler une revalorisation de 0.8% ( moins que l'inflation).
Mais cette mesure ne fait que diminuer encore le pouvoir d'achat des retraités, comme l'explique  les Echos.
"Certes, la mesure consiste à décaler de seulement trois mois une augmentation éventuelle. Mais elle intervient alors que les dernières années n'avaient pas été fastes (aucune revalorisation en 2016 et 2014, et un petit +0,1% en 2015)."
Les pensions ont déjà cette année subi une baisse par l'augmentation de la CSG pour de nombreux retraités.
Cette érosion pose un problème de fond. Tout se passe comme si L’État utilisait toutes les ruses possibles pour continuer d'affirmer que le montant des pensions ne change pas. Mais si le montant brut ne change pas, il suffit que les taxes changent  ou que l'inflation ne soit pas compensée pour que le pouvoir d'achat se déprécie.
En ciblant les retraites avant même sa réforme, L’État agit donc sournoisement, comme un minable petit délinquant, et engendre le doute sur sa parole. En effet tout système de retraite, y compris le nouveau système qui sera bientôt présenté par le gouvernement, implique  que les actifs puissent calculer leur future pension et fasse confiance à l' État comme la garantissant. La prédictibilité de la future pension est essentielle ainsi que la constance de son montant.
Ce calcul, que la retraite soit définie par répartition, par point, ou par capitalisation, nécessite :
- une formule de calcul simple
- que L’État garantisse la pérennité de la formule.
Car sinon l'homo Economicus, dans sa phase d'activité, perdra confiance et considérera que tout ce qui est annoncé sur les retraites n'a aucune crédibilité.
Quand L’État ment, comment le pays peut-il alors rester gouvernable ? Quel système de retraite peut-il rester crédible?