samedi 26 mai 2007

René Dumont


Amazon permet de recevoir chez soi, sans effort, un livre désiré. Après cette campagne présidentielle, l'urgence de la réflexion me parait être prioritaire. Quelle société voulons nous ? Comment voulons nous vivre? De quel monde hériteront nos enfants ?
René Dumont, agronome et précurseur de l'écologie en France a écrit quelques ouvrages prémonitoires dans les années 70 et 80. Il s'est présenté aux présidentielles de 1974 et a obtenu un score similaire à Dominique Voynet en 2007, ce qui peux interroger mais ici n'est pas le propos.
J'ai commandé deux ouvrages de René Dumont sur Amazon. L'un, épuisé chez l'éditeur selon Amazon, pouvait être trouvé chez Chapitre.com, vendeur associé. Hélas celui ci m'avisait bientôt que l'ouvrage ne pouvait être livré car ... épuisé. Après quelques échanges pour me permettre de savoir qui me rembourserait, Amazon me communiqua la date de livraison du second ouvrage, ce qui me consola de la perte du premier.
Malheureusement un autre message m'annonça que le deuxième livre ne pouvait être livré car ... non disponible.
L'épuisement des ressources naturelles, la démographie et la question agricole alimentaient, si je puis dire, la réflexion de René Dumont. Symboliquement l'aridité s'étend maintenant au champ des idées, même ses écrits deviennent introuvables, balayés par le grand vent de la pensée unique.
L'écologie politique se trouve en friche, une pensée nouvelle me semble nécessaire.

dimanche 20 mai 2007

Arborescence


Hier, le long d'un chemin je vis un arbre, dont j'évaluai le nombre d'années à ... mon âge.
Très tôt , je veux dire enfant, je courais dans cette nature. Il était donc déjà là, tout petit, fragile comme l'enfant qui le regardait.
Aujourd'hui une partie de mon attrait pour cet endroit vient de son statut de nature rassurante, inchangée au cours des années, dont les paysages sont invariants, hormis les influences des saisons.
Pourtant cet arbre me domine de son immense couronne verte. La vérité surgit : tout a changé autour de moi, tel ce tronc, ce feuillage. Mais tout a grandi à mon rythme, par changements imperceptibles.
Le paysage a subi de profondes mutations, mais douces et continuelles. Chaque année, en retournant dans ce lieu, ces mouvements étaient dissimulés à mon corps évoluant lui aussi.
Des dizaines, des centaines d'arbres de ma génération ont tendu leurs branches plus près du ciel chaque année, à mon insu, pendant que mon propre squelette s'allongeait.
Rien ne mérite mieux le qualificatif de vivant qu'un arbre. Il peut voir défiler des générations multiples en oscillant du chef ou en craquant doucement. Sa ramure bruissante structure l'horizon de populations entières d'animaux et d'humains pendant des dizaines ou quelquefois centaines d'années.
Et celui ci attend. Tout les ans il m'attend et me contemple, complice des scènes que j'ai vécu là bas, dont il était le témoin verdoyant et silencieux.

mercredi 16 mai 2007

Le capitalisme est-il moral ?

C'est le titre d'un livre d'André Comte-Sponville, philosophe, qui rentre exactement en résonance avec "taupique entreprise" ci-dessous. Non, non je n'avais pas lu cet ouvrage avant de publier cet article.
Extraordinairement précis, il démontre avec intelligence comment peuvent s'articuler plusieurs "ordres" : économique , politique, moral ou religieux, chacun posant des limites à celui qui le précède. Mais pour complexifier le tout, la hiérarchie de ces ordres est différente, même inversée selon le point de vue de l'individu ou du groupe.
Il est salutaire de voir combien cette pensée remarquablement bien construite peut être utile pour déchiffrer le monde.
Le capitalisme n'est pas moral, il est amoral, il s'est construit sur une "solidarité" entre le client et le commerçant, qui tirent partie chacun de la transaction.
Pas de morale, pas de devoirs, un intérêt bien compris de part et d'autre.
Une machine fondée sur l'intérêt, et terriblement efficace, au détriment des laissés-pour -compte.
Seul l'ordre politique peut introduire un peu d'humanité dans l'économie, gardons la foi ;-)

samedi 12 mai 2007

des milliards

Des milliards d'êtres humains sur notre planète. Lorsque la Chine il y a quelques années, a lancé sa politique de l'enfant unique, pour enrayer cette envolée terrifiante de sa population, aucune association, aucun parti politique occidental n'a protesté au nom des droits de l'homme.
Je me demande pourquoi, ni Nicolas Hulot, ni aucun candidat à la présidentielle française n'a jugé bon de poser le problème de la démographie mondiale.
Tout le monde sait que les ressource planétaires sont limitées. La question démographique reste tabou.
Jusqu'où progressera la population mondiale sans contrôle ?

dimanche 6 mai 2007

Taupique entreprise


" l’économie, c’est l’étude des mécanismes de production, d’échange, et de consommation dans une structure sociale donnée et des interdépendances entre ces mécanismes et cette structure "
Jacques Attali et Marc Guillaume

Ces mécanismes échappent pour une grande part aux volontés des politiques. Chaque entreprise agit un peu comme un robot lequel aurait, telles les lois d'Asimov, quelles règles simples définissant son comportement.
La première c'est certainement : "du profit tu feras", ce n'est pas un jugement que je pose, c'est pour cela qu'une entreprise est crée, c'est pour cela qu'elle existe. Cette règle simple pourra amener la destitution des responsables ou le licenciement d'une partie du personnel ou même sa fermeture.
Une entreprise, bien que gouvernée par des hommes, n'est pas une entité morale. Le bien humain, l'échange ou la création de ressources ne la guident pas.
Elle suit son chemin vers l'horizon, elle se situe au delà du bien ou du mal, sa mécanique interne n'est conçue que pour améliorer le résultat net.
Construction humaine, l'entreprise échappe aux humains.
Les politiques, pourront infléchir le chemin par des réglements, des taxes. Les luttes sociales pourront améliorer le sort des humains employés. Les syndicats pourront tenter de se poser en contrepoids. Mais la logique de constitution et de conservation de cet être économique ne variera pas.
L'épuisement des ressources planétaires ne peut affecter une entreprise que si son profit risque de diminuer. Telle une taupe creusant son tunnel, elle ne cessera que lorsque la terre manquera.
Plus les profits sont grands, plus les enjeux imposent sa survie à tout prix.
La terre peut être vue comme un fourmillement de ces millions de robots économiques, totalement aveugles, se croisant et s'absorbant mutuellement, pillant la planète sous notre regard incrédule.

samedi 5 mai 2007

histoire naturelle


Il fut un temps où la discipline décrivant les plantes, les minéraux, les animaux, bref la nature se nommait histoire naturelle. Buffon en est le représentant le plus célèbre.
Georges Louis Leclerc, son véritable nom, après des études de mathématiques rentre à l'académie des sciences dans la section Mécanique. Peu après comme il possède un grand domaine forestier à Montbard l'académie lui confie une étude sur les qualités des différents bois pour la construction navale. Il s'intéresse alors au règne végétal dans son ensemble.
Il est nommé Intendant du Jardin et du cabinet d'histoire naturelle du roi Louis XV.
Il fait bâtir dans son domaine de bourgogne dans le village de Buffon une imposante forge constituée de plusieurs batiments dans le but d'étudier la métallurgie.
Enfin la rédaction pendant cinquante ans de son "Histoire naturelle" constitue l'oeuvre de sa vie.
Merveilleux observateur, rempli d'une curiosité et d'une disponibilité d'esprit rare à trouver de nos jours, multi-displinaire, amoureux de la nature, j'admire cet homme, et j'habite rue ...Buffon.
Ironie du sort, ces remarquables esprits d'alors, Jussieu, Daubenton, Réaumur ne sont plus que des noms de rues pour beaucoup de mes concitoyens.