jeudi 26 novembre 2009

la main fait elle partie de l'identité nationale ?

J'ai entendu, hier dans l'émission téléviséede Guillaume Durand, les arguments suivants à propos du fameux match France-Irlande:
- s'il fallait rejouer tous les matchs avec des erreurs d'arbitrage, ce serait sans fin au regard de la quantité de fautes assimilables à la main d'Henry.
- Le football n'a rien à voir avec la morale.
- La france n'a pas à s'excuser, l'état , le gouvernement n'ont rien à voir avec les règles footballistiques.
- Ce n'est qu'un jeu, ce n'est pas si important.

Reprenons maintenant les arguments entendus un par un :
- Ce n'est qu'un jeu, ce n'est pas si important.

Il faut reconnaitre le football comme un fait de société .
Il donne lieu, lors de la retransmission de la finale de coupe du monde à une sorte de communion de plusieurs milliard d'individus. Un sixième des habitants de cette planète regarde la même chose, au même moment, et espère la victoire d'une équipe sur l'autre. Des républiques s'enflamment et les citoyens régressent dans des comportements tribaux comme se peindre les couleurs nationales sur le visage. Les drapeaux ressortent ainsi que le vocabulaire guerrier. Les hymnes nationaux sont repris en coeur, la voix tremblante. L'équipe championne du monde est reçue par les plus hautes instances politiques, elle défile dans les lieux symboliques du pays.
La presse reconnait même au football, comme en 1998, à l'image de la mixité de l'équipe, des vertus d'intégration.
Ce "jeu" véhicule des sentiments intenses: amour , haine, violence, enthousiasme, joie, tristesse. Des gens sont morts dans, ou en dehors, des stades à cause de ce torrent d'affects. Un drame planétaire se joue dans une finale de coupe du monde.

Il constitue une économie à part entière: un marché de joueurs lors des transferts, des produits dérivés, vêtements, mascottes, gadgets, des places de stade survendues, un spectacle planétaire et des droits télévisuels de plusieurs centaines de millions d'euros pour les grands évènements. Des clubs sont côtés en bourse.
Les grands joueurs sont idolâtrés, leurs photos parsèment les murs des chambres d'adolescents, les plus petits s'échangent des cartes à leur effigie, des chansons sont composés pour eux. Comme de nouveaux dieux, leur icône apparait dans tous les magazines, ils posent nus, ils deviennent chanteurs, acteurs, sex symbols, modèles pour la jeunesse. Leurs membres inférieurs, tels des joyaux, sont assurés pour des sommes considérables.
Un jeu ? oui mais aussi beaucoup plus.



- s'il fallait rejouer tous les matchs entachés d'erreurs d'arbitrage, ce serait sans fin au regard de la quantité de fautes assimilables à la main d'Henry.

La qualification en Coupe du Monde intronise un pays dans la cour des grands.
Une élimination dans de nombreux pays est considérée comme une honte nationale.
Le problème dont nous parlons concerne l'équipe de "France".
La population s'identifie à une équipe, l'équipe représente la nation. L'Equipe de football fait partie de l'identité nationale.
Le président de la République assiste au match et délivre un message en fin de partie. Il s'affiche avec les joueurs en cas de succès.

Il n'est donc pas possible de comparer le football du dimanche joué dans toutes les villes de province, y compris les plus petites, sans autre enjeu qu'un classement dans une lointaine division , qui déjà invoque "l'honneur", avec le grand cirque de l'évenement mondial qui a lieu tous les quatre ans, où les pays de la planète s'affrontent dans la passion. Les enjeux ne peuvent être comparés.
S'il fallait rejouer des matchs qualificatifs leur nombre ne représenterait pas un obstacle.


- Le football n'a rien à voir avec la morale.

La morale permet de répondre à la question "que dois-je faire" ? Elle permet de mettre en oeuvre la liberté de choisir le bien contre le mal, le juste contre l'injuste, et délimite comme chacun aimerait que l'autre se conduise. Elle implique le désintéressement, une action ne doit pas être motivée par une récompense pour être morale.
Respecter les lois et les règlements ne va pas de pair avec une conduite morale.
Un individu respectant toutes les règles pourrait tout à fait être "un salaud légaliste", respectueux des lois mais passant son chemin en voyant une veille femme tombée par terre, ou trichant au jeu entre amis.
Les règles ou lois morales ne valent pas sanction officielle lorsqu'elles ne sont pas respectées.
Or, au football, que trouve-t-on ? Des humains, un "jeu", des règles. Nous sommes donc en présence des ingrédients avec lesquels la morale peut s'exercer. Le joueur peut se conduire "bien" ou "mal", de manière juste ou injuste, en respectant les règles ou non. Sa conduite peut s'inspirer de celle qu'il souhaiterait voir chez les autres, telle l'impératif catégorique énoncé par Kant.
Et ceci même s'il est, comme l'histoire de l'anneau de Gygès rapporté par Platon, invisible. La conduite morale doit s'éprouver dans l'hypothèse de l'invisibilité: que fais-je, invisible, dans un magasin ? est-ce que je vole et m'enfuit? est-ce que je m'abstiens de voler uniquement parce que c'est interdit par la loi ?
Le joueur qui n'est pas vu de l'arbitre se retrouve dans les mêmes conditions que Gygès, lui seul peut délibérer sachant qu'il ne sera, peut-être, pas vu et sanctionné.
Mais la télévision démultiplie cet effet: des millions de personnes regardent Gygès qui se croit invisible ou l'espère, et assistent à une tricherie, la fin justifiant les moyens, une main justifiant la qualification.
Une main volontaire, non sifflée, n'est pas juste, même si le résultat du match est légal, elle disqualifie l'adversaire honteusement. Peut-on souhaiter que tous les joueurs de Coupe du Monde s'efforçent de se conduire ainsi ? Evidemment non.
Le football a donc à voir avec la morale sous deux aspects,un aspect individuel: la délibération intérieure de chaque joueur quant au choix de ses actes, et collectif : l'exemplarité sur de jeunes esprits du choix du joueur, de sa morale , des commentaires des entraîneurs, des responsables du football et des politiques.

- La france n'a pas à s'excuser, l'état , le gouvernement n'ont rien à voir avec les règles footballistiques.

Les règles du football ne sont pas les lois du pays. Elles sont énoncées par des instances sportives internationales comme la FIFA.
Pourquoi l'état, le gouvernement, les hommes politiques s'en mêleraient-ils ?
D'une part par ce qu'ils sont manifestement concernés par le jeu et le résultat :
lourds investissements d'état pour organiser la Coupe du Monde, forces de police pour maintenir la sécurité, présence à la tribune "d'honneur" du Président, interview de celui-ci en fin de match, l'Elysée en cas de succès.
D'autre part parce qu'ils organisent la cité, la justice, l'égalité, si des jeux d'une telle importance mènent à l'injustice, à la colère, à la honte, peut être même à la violence, il doivent réagir.
D'autre part encore parce qu'il y a identification entre la nation et son équipe. L'image du pays, ses valeurs, peuvent être mise en cause.
Enfin parce que l'état, l'éducation nationale, positionne dans toutes les écoles le sport, et le football, comme formation de l'esprit, le courage, le fair-play, le respect de l'adversaire, comme autant de comportements à acquérir pour vivre dans ce pays.
Les hommes politiques ne peuvent pas changer les règles du football. Mais ils peuvent demander qu'elles changent, à défaut de s'excuser, au lieu de s'abriter, immoralement, derrière elles.

vendredi 20 novembre 2009

respect

Entre deux mi-temps de football,à la télévision, les spectateurs peuvent apprendre que ce jeu implique le respect de l'adversaire. Ce spot met en scène d'une part , du côté obscur, d'hideux siffleurs dans les tribunes, et d'autre part un jeune garçon, fairplay, qui explique ce qu'est le respect. En voix off, Philippe Seguin en remet une couche sur le respect.
Le sport se trouve souvent mis en avant pour ses valeurs éducatives, morale de l'effort et respect d'autrui, égalité de tous face aux règles, compétition mais respect de l'adversaire.
Mais quand des millions de spectateurs sont témoins d'une tricherie ( toucher le ballon de la main volontairement c'est tricher), alors que l'arbitre l'ignore, et que celle-ci permet la qualification en coupe du monde, l'exemplarité du sport se renverse, délivrant un message catastrophique.
Quand tout le monde se retranche derrière la règle, qui effectivement donne la victoire à la france, sans piper mot, l'entraîneur, le président de la république, le président de la FIFA, la morale en prend un coup.
Vous pouvez pratiquer toutes les tricheries que vous voulez, à partir du moment ou vous n'êtes pas pris : c'est la nouvelle morale officielle en France.
La légalité avant la légitimité, en foulant toutes les valeurs morales.
A verser au débat de l'identité Nationale.

jeudi 12 novembre 2009

débats

Si la démocratie pouvait s'enrichir fréquemment de débats, elle ne s'en porterait que mieux.
Penser l'identité nationale constitue un des débats interessants.
Mais pourquoi s'y limiter ? Ajoutons une réflexion sur le service public, par exemple l'égalité de tarification sur tout le territoire pour l'eau, ressource vitale.
Sur la poste,les transports, la justice: jusqu'où va la rentabilité par rapport à la mission.
Faut il fermer les petites représentations locales de ces administrations ?
Sur l'école, la santé, fonctionnent elles mieux avec moins de personnel ? Peux on toujours remplacer les humains ?
Quelle définition donnent les français du bonheur ?
Voilà quelques pistes, qui pourraient tracer le chemin de nouvelles actions politiques concrètes. En revanche, une foi définie l'identité nationale, je ne suis pas certain que des actes utiles puissent en découler.

mercredi 11 novembre 2009

baissons

Voici donc un ministre qui a déserté son camp, qui professe maintenant des idées opposées à son ex-parti, qui renvoie des afghans dans leur pays en guerre.
Ce qui me réjouit, c'est la possibilité qu'il puisse renouveler cette volte face dans le futur, et réintégrer son ancien parti.

mardi 27 octobre 2009

EPAD

j'ai rarement vu autant de mauvaise foi dans la vie publique française. Ni autant de cynisme. Jusqu'a un ministre déclarant que si le président "élu" n'était pas compétent dans la fonction "on l'aiderait"...
J'imagine un candidat à la présidence de la république faisant campagne avec de tels arguments.
Jusqu'au site slate.fr déclarant que l'ex candidat à la présidence de l'EPAD "aurait pu faire appel à la HALDE".
La HALDE n'aurait pu condamner le coupable, car celui qui au final a interdit au candidat de se présenter, donc a exercé une discrimination, est protégé pénalement par sa fonction.

dimanche 7 juin 2009

neant

Que serait la notion d'espace ou de distance dans un vide sans matière ? rien, l'espace repose sur l'idée de matière.
Que serait le temps dans ce même vide ? rien, le temps repose sur l'idée de matière.
Maintenant je rentre dans ce vide qui dès lors n'en est plus un. D'un coup je crée le temps et l'espace, grâce à mes propres molécules.

mercredi 20 mai 2009

matière

Démocrite, environ 500 avant notre ère avait compris que la matière était constituée d'une quantité indivisible : l'atome.
Sans microscope électronique.
En réfléchissant.
La matière ne pouvait être divisible à l'infini, sauf à arriver au vide c'est à dire l'opposé de la notion de matière. Une particule serait donc irréductible, qu'il appelerait "atome".
Il avait raison.
Un atome d'un être vivant diffère-t-il d'un atome de matière inerte ? Non.
Il est alors possible de décrire la vie comme une agglomération particulière d'atomes .
Avec une vision atomiste identique, Anaxagore de Clasymène, à la même époque, en conclut que la naissance n'est qu'une agrégation et la mort une séparation.
Concluons que "l'esprit", lui aussi repose sur ces mêmes atomes, et qu'un jour l'humanité ne se reproduira plus mais se répliquera.
Merci Démocrite pour cette trouvaille effrayante.

jeudi 14 mai 2009

vitesse

Comment déterminer la vitesse d'un objet ?
J'entends en utilisant les sens dont nous sommes dotés et non un appareillage technique.
Comment se construit la notion du "rapide" ou du "lent" pour notre perception ?
Tout d'abord en rapport avec notre propre corps, munis de ses qualités propres.
Si un animal se déplace lentement je peux l'attraper, s'il se déplace "vite" c'est difficile ou impossible.
Et comment savoir s'il se déplace ? relativement à d'autres corps qui ne se déplacent pas, par exemple le mien. La vitesse et l'espace se résument en première analyse à une perception.
Mais un objet très lointain peut paraitre aller lentement mais avancer beaucoup rapidement que la mouche que j'ai dans la pièce qui me semble très véloce. La perception n'est donc pas très juste.
L'objet lointain, je ne peux pas l'attraper je ne peux rien en dire.
Sauf un guépard, qui court après une antilope dans un jet de poussière, ses jambes enchainent les foulées si vite que je ne peux détailler leur mouvement.
La vue permet de corriger certains défaut mais il n'en reste pas moins qu'elle fournit des moyens d'appréciations imprécis.
La vitesse se laisse bien mieux évaluer par comparaison, par exemple avec un rythme sonore sur une cloche pendant qu'une tortue avance d'un point à un autre, ou le nombre de mes battements de coeur pendant ce trajet ( si je suis amoureux de la tortue mon coeur bat plus vite mais ne compliquons pas ).
Si maintenant le lièvre prend le départ, nul doute que quand il arrivera , moins de sons de cloche auront été entendus, ou moins de battement de coeur auront eu lieu.
Cela nous montre la nature profondément relative de la vitesse.
Je pense qu'il s'agit même de son essence : elle ne s'exprime que relativement.
Ma voiture fait du trois battements de coeurs pour quatre poteaux téléphoniques.
En fait nul d'inventer la notion de temps pour exprimer la vitesse, juste compter des changements.

dimanche 10 mai 2009

L'humanité est-elle libre ?

Je maîtrise mon corps. Je peux décider de sa position, grossir, maigrir, courir. Mais mon corps pareillement me maîtrise. Le cœur bat , les poumons respirent, les fluides se fabriquent sans que je le décide. Je décide de mes pensées, enchaîne les raisonnements logiques. Mais je ne décide pas de mes rêves ni de pourquoi une pensée me vient à l'esprit. Comme dit Spinoza "Les hommes se croient libres car ils sont conscients de leurs désirs mais ignorant des causes qui les déterminent". Des composants sont à l’œuvre en moi qui me constituent comme un tout.
Mon corps compose un autre corps : la société à laquelle j'appartiens. La nation impose ses lois, culturelles, juridiques, morales. Et tous ses éléments réagissent ensemble, tel un "corps" d'armée dans une guerre, où il faut faire "corps" contre l'ennemi. Si vous n'avez jamais défilé au pas, c'est une expérience remarquable, une éducation à ce nouveau corps collectif.
Et mon esprit participe d'un autre esprit, celui d'un groupe culturel, linguistique en l’occurrence l'esprit français.
L'individu par ses actes ou ses pensées peut apporter des inflexions sur sa conduite propre, sur le comportement du groupe ou de la société. L'inverse est pareillement vrai, dès son plus jeune âge, le petit d'homme voit ses pensées, sa conduite et son langue formatées par la culture, et l'adulte obéit aux lois et aux modes.  On retrouve ces deux points de vue chez les sociologues entre le "holisme" et "l'individualisme". Deleuze traduit cette double influence en une maxime simpliste en forme de sens unique: "Être de gauche c’est d’abord penser le monde, puis son pays, puis ses proches, puis soi ; être de droite c’est l’inverse." Mais qu'est ce qu' être humain ? c'est faire partie de l'humanité.
Les nations, les peuples, les groupes constituent les éléments d'une entité plus vaste encore: l'humanité.
L'humanité agit , se nourrit, se reproduit, travaille, conquiert l'espace. A-t-elle un but?  est-ce l' Esprit qui la conduit, comme le pensait Hegel, ou est-elle un corps soumis aux nécessité de sa nature  comme le pense Spinoza?
Kant a lui coupé la poire en deux. Il estime que notre raison, suprasensible, libre et autonome, ne dépend pas des lois physiques alors que notre corps, sensible, est soumis aux lois de la nature, et donc il est empiriquement conditionné. Il exprime cette pensée dans une phrase très belle  mais un peu complexe de la "Critique de la raison pratique", pur exemple de la langue Kantienne :
"La nature sensible d'êtres raisonnables en général est l'existence de ces être sous les lois empiriquement conditionnées, et elle est donc, pour la raison, hétéronomie. La nature suprasensible de ces mêmes êtres est au contraire leur existence d'après des lois indépendantes de toute condition empirique,partant, qui relèvent de l'autonomie de la raison pure."

jeudi 30 avril 2009

la grippe est flu

La grippe est floue.
Hier à France Inter trois appels d'auditeurs.
Le premier parle de ses amis qui reviennent du Brésil, il ne comprend pas qu'on ne les aie pas mis en quarantaine ( il confond avec le Mexique).
Le second évoque le refus d'un pharmacien de vendre du tamiflu en prévention ( le médicament n'offre pas d'efficacité préventive)
Le troisième voudrait des caméras thermiques dans les aéroports ( ce qui ne fonctionne pas pour détecter les grippes ou même les porteurs sains ou en incubation).
Plus que la grippe l'ignorance m'effraie.

vendredi 27 mars 2009


Si ma consommation, celle de ma famille, diminuaient, naturellement je suis enclin à penser que je ne m'en trouverais que plus riche.
Dépensant moins, nul besoin d'être grand économiste ou prince des mathématiques, mon épargne augmenterait.
Si plutôt que deux voitures, je n'en conservais qu'une, si au lieu d'avoir un lecteur DVD j'utilisais celui de la playstation de mon fils, bref si donc je restreignais mon train de vie à plus de sobriété, la santé économique de ma petite famille se renforcerait.
Ainsi cette bonne et sage conduite, adoptée par le plus grand nombre, mènerait les ménages à l'abri du besoin en prévision de jours plus sombres.
Hélas, trois fois hélas, ce bon sens paysan apparait aujourd'hui de bien mauvais aloi.
J'entends que mon attitude serait immorale. Ne pas consommer en période de crise nous condamnerait tous.
Il faut fabriquer plus, donner de l'argent aux banques pour qu'elles prêtent plus, consommer plus pour relancer la machine économique.
Même si je n'en avais pas les moyens, des organismes prêteurs pourraient me faciliter la tâche pour relancer la consommation.
Comment s'étonner que le monde soit en crise , quand le bon sens est tellement bafoué ?
Si une entreprise vends moins de voiture et ne peux plus payer ses ouvriers, c'est que l'achat de voiture n'est pas essentiel pour les clients. S'arrêteraient-ils de manger ? de se déplacer ? Non.
Si l'économie ralentit tellement c'est que nous sommes dans le monde du superflu. Temples de la consommation, la télévision, la radio, Internet, le cinéma, les murs de nos cités nous apprennent scientifiquement de quoi auront nous besoin demain.
Une énorme partie de l'activité économique consiste à fabriquer des biens superflus.
A la moindre anicroche, tout ce beau chateau de carte s'écroule.
Concentrons nous sur le service à la personne. Il est beaucoup plus difficile de s'en passer. C'est un réel besoin.

dimanche 22 mars 2009

Dans ma vie, rien n'a changé. Dans la votre non plus je suppose.
Je veux dire en tant qu' acteur économique.
J'achète toujours du jus d'orange pur jus. Je met du diesel dans mon auto.
Je paie mes impôts. Mon salaire ne varie pas beaucoup. Je dépense peu ou prou la même somme chaque année.
Pourtant le monde s'écroule et nous vivons la pire récession depuis la deuxième guerre mondiale.
C'est une bonne illustration du concept de mondialisation : des individus, des familles, des villes, des régions, des pays entiers sont affectés par l'écroulement de la finance mondiale.
Nous aurions adhéré à une sorte de mutuelle sans le savoir. Les banques Européennes également.
Des catastrophes se sont produites aux Etats Unis ( crise des subprimes ) et la terre entière doit solidairement licencier, les états vider leurs caisses.

lundi 16 mars 2009

Absolu ou relatif

Bjorn Lomborg, statisticien, a écrit : "Skeptical Environmentalist", pour faire contrepied aux thèses pessimistes des écologistes sur l'état actuel et l'avenir de la planète et des humains.
Un paragraphe, traitant des précautions à manipuler les statistiques, a retenu mon attention.
Considérer des données reposant sur des chiffres absolus ou des pourcentages peut mener à des questions intéressantes.
L'auteur propose comme exemple, des statistiques, hypothétiques, de mortalité due à la famine pour des populations données. Selon que l'on observe ces chiffres en mode absolu ou en mode relatif ( rapporté à l'ensemble de la population, donc en pourcentage), des conclusions totalement opposées peuvent être tirées.
Exemple A :
Une mortalité de 250000 pour une population totale de 500000.
Exemple B:
Une mortalité de 750000 pour une polulation totale de 2000000.
Bjorn Lomborg se demande alors laquelle de ces deux sociétés choisirait-on?
Si l'on compare ces deux population en mode absolu, il y a plus de mort ( 750000 ) dans B que dans A ( 250000 ).
L'auteur , sans hésitation répond B car une personne sur deux meurt dans A ( 50 %) à comparer aux 37,5 % de B, l'espérance de vie est donc meilleure dans B.
Cependant si l'on adopte un point de vue moral, il est possible de choisir A, dont le nombre de décès est inférieur en absolu. Dans ce cas, pousser à l'extrême le raisonnement peut mener à l'absurde.
Pour la démonstration il ajoute une troisième société :
Exemple C:
Une mortalité de 499999 pour une population de 500000.
En absolu la mortalité C est inférieure à B, pourtant qui voudrait vivre dans C ou 99,99% des gens meurent de faim ?
Stomborg en conclut que l'approche pourcentage est donc préférable si l'on veut mesurer l'amélioration des sociétés humaines.
Regardons de plus près le problème posé .
Le choix de notre auteur pour la société B est guidé par le fait qu'on y meure moins en pourcentage, ce qui pour chacun augmente ses chances de survie.
La méthodologie utilisée ici revient à poser le problème sur le plan individuel. Quel est le meilleur choix pour un individu ?
Comme le dit Lomborg avec un point de vue moral , et si l'on suit pas la pente de son intérêt indivuel, le choix de la société A s'applique.
Pourtant ce n'est pas son choix.
J'en conclus, avec lui, qu'il opte pour l'immoralité.
Quel crédit lui apporter pour la suite de sa thèse ?

jeudi 26 février 2009

marché agricole

La crise a mis à mal le modèle ultralibéral, le marché a besoin d'une régulation et d'une transparence qui soit renforcée par les états, sur le plan international.
Cette idée de plus en plus consensuelle s'applique aujourd'hui non pas au marché dans son ensemble mais à la sphère financière : crédits, produits dérivés, actions, paradis fiscaux.
Concernant les questions halieutiques et agricoles , le marché et la démographie nous conduisent vers l'épuisement des ressources: espèces sous le seuil de renouvellement, terres qui s'épuisent, eau qui vient à manquer .
Tant que les pêcheurs pourront capturer du poisson et en tirer bénéfice, ils le feront, et de plus en plus , aidés par la technologie.
Tant que les céréaliers pourront augmenter les rendements et en tirer bénéfice, il répandront des engrais, détourneront des rivières, épuisant les sols.
La PAC permet aux agriculteurs français de maintenir des prix bas, qui étouffent les productions du Sud. Non seulement la production dans le futur risque d'être inadaptée à la demande, elle est aussi mal répartie géographiquement à cause des subventions.
Ici également une gouvernance mondiale doit être mise en place pour éviter une distorsion fatale entre une demande et une production trop forte des humains et une planète qui ne peut donner que ce qu'elle a.
N'attendons pas la crise agricole mondiale ...

mardi 24 février 2009

Auto-mobile

Au volant de mon automobile, mon attention s'évapore parfois, l'obéissante mécanique devient alors un prolongement de moi même. Aussi aisément que mes jambes ou mes bras, elle répercute ma volonté. Elle n'est plus voiture, je ne suis plus humain, nous formons un tout, mobile.
La vitesse compose une qualité supplémentaire de mon être, ce feulement de pneu identifie mon déplacement, mon cerveau s'est approprié cette nouvelle enveloppe corporelle.
Je suis auto mobile, sans autre moyen que ma volonté discrète mon nouveau corps se déplace en toute autonomie.

jeudi 5 février 2009

Du sens


Parfois je me dis que tous les malheurs du monde viennent de la quête de sens.
Tout expliquer, tout fonder, font le malheur du genre humain.
Je parle ici des questions comme pourquoi suis-je sur Terre, qu'est ce que la mort, comment aborder l'infini.
Pas celle du genre pourquoi les gens boivent de la bière ou se mettent les doigts dans le nez, ou pourquoi Nicolas Sarkozy s'occupe des histoires de fosses septiques.
Ayons l'humilité d'imaginer que notre intelligence ne peut tout appréhender de ce monde, ni nos sens d'ailleurs.
Je rêve d'un état supérieur de conscience où les choses sont. Simplement.

dimanche 25 janvier 2009

Dette



La dette publique des Etats Unis se monte en 2009 à plus de 10 000 Milliars de dollars , soit 70 % du PIB.
Sur cette somme près de 3000 Milliards de dollars sont dus à l'extérieur : Chine, Japon etc...
Si l'on ajoute à la dette publique la dette des ménages et celle des entreprises américaines, nous sommes à 350 % du PIB.

Donc, résumé simplement, ce pays doit 3 fois ce qu'il gagne.

samedi 24 janvier 2009

Creance planétaire

De nombreux commentaires et analyses ont été développés sur la crise financière aux Etats-Unis puis sur la crise économique mondiales.
Tout le monde s'accorde pour attribuer aux crédits immobiliers américain la primeur de la crise. Ils ont été dispensés trop largement à des clients potentiellement insolvables. Les hypothèques n'ont pas été suffisantes pour les banques car entre temps les prix de l'immobilier ont baissé et les acheteurs se sont retrouvés de plus en plus rares. Ces créances ont été emballées dans des produits sophistiqués , commercialisés sur la planète entière.
Bien.
Mais notre société est basée sur le crédit : qui achète un logement, une voiture ou de l'électroménager comptant ? Aux Etats-Unis c'est un mode de vie.
Maintenant la question simple: qui engage sa responsabilité sur un contrat de crédit ?
L'emprunteur d'une part, sachant que s'il ne paye pas les mensualités, il devra renoncer à ses biens ( sa maison en l'occurence ). D'ordinaire un contrat d'assurance s'accole à l'offre pour s'assurer qu'en cas de chômage par exemple , les traites continuent d'êtres honorées.
Le prêteur d'autre part assurant qu'il versera l'argent proposé, mais aussi en évaluant le risque de voir ce montant jamais totalement remboursé.
Ici le risque présentait des niveaux jamais atteint. On accuse ici les prêteurs, mais comment juge-t-on les emprunteurs ?
Pris dans une folie collective de consommation à tout prix, ils sont souvent exonérés de responsabilité dans les commentaires.
Cette responsabilité individuelle , évanescente, pose problème. Les ménages américains ont vécu au crédit de la planète, il serait utile qu'ils le sachent. Nous devons maintenant tous payer.

dimanche 18 janvier 2009

Rien

Qu'est ce qui inspire plus de réflexion que soi-même ? Chacun passe une grande partie de son temps à s'observer, rechercher plus de joie ou de plaisir et essayer de résoudre ses souces de souffrance.
Le mot reflexion veut déjà tout dire.
Pourtant une pensée centrée sur soi reste atrocement ridicule.
Modifions l'échelle temporelle, passons aux siècles, aux millénaires , aux millions d'années : que vaut ma petite réflexion individuelle qui précède au regard des milliards d'humains à vivre ou déjà morts?
Modifions l'échelle spaciale, France, Europe, Terre, notre galaxie, des ensembles de galaxies : ce n'est plus seulement ridicule mais insignifiant, grain de poussière parmi les poussières.
Comment admettre que je suis à la fois l'être dont je me soucie le plus sur terre et parallèlement constater qu'à l'échelle de ce qui nous entoure je ne suis rien ?
Un tout petit ensemble de molécules.
Tout cela n'a vraiment aucun sens.
Tiens je vais prendre un apéro et gratter les moules, ce midi moules frites, j'adore les moules.