lundi 16 mars 2009

Absolu ou relatif

Bjorn Lomborg, statisticien, a écrit : "Skeptical Environmentalist", pour faire contrepied aux thèses pessimistes des écologistes sur l'état actuel et l'avenir de la planète et des humains.
Un paragraphe, traitant des précautions à manipuler les statistiques, a retenu mon attention.
Considérer des données reposant sur des chiffres absolus ou des pourcentages peut mener à des questions intéressantes.
L'auteur propose comme exemple, des statistiques, hypothétiques, de mortalité due à la famine pour des populations données. Selon que l'on observe ces chiffres en mode absolu ou en mode relatif ( rapporté à l'ensemble de la population, donc en pourcentage), des conclusions totalement opposées peuvent être tirées.
Exemple A :
Une mortalité de 250000 pour une population totale de 500000.
Exemple B:
Une mortalité de 750000 pour une polulation totale de 2000000.
Bjorn Lomborg se demande alors laquelle de ces deux sociétés choisirait-on?
Si l'on compare ces deux population en mode absolu, il y a plus de mort ( 750000 ) dans B que dans A ( 250000 ).
L'auteur , sans hésitation répond B car une personne sur deux meurt dans A ( 50 %) à comparer aux 37,5 % de B, l'espérance de vie est donc meilleure dans B.
Cependant si l'on adopte un point de vue moral, il est possible de choisir A, dont le nombre de décès est inférieur en absolu. Dans ce cas, pousser à l'extrême le raisonnement peut mener à l'absurde.
Pour la démonstration il ajoute une troisième société :
Exemple C:
Une mortalité de 499999 pour une population de 500000.
En absolu la mortalité C est inférieure à B, pourtant qui voudrait vivre dans C ou 99,99% des gens meurent de faim ?
Stomborg en conclut que l'approche pourcentage est donc préférable si l'on veut mesurer l'amélioration des sociétés humaines.
Regardons de plus près le problème posé .
Le choix de notre auteur pour la société B est guidé par le fait qu'on y meure moins en pourcentage, ce qui pour chacun augmente ses chances de survie.
La méthodologie utilisée ici revient à poser le problème sur le plan individuel. Quel est le meilleur choix pour un individu ?
Comme le dit Lomborg avec un point de vue moral , et si l'on suit pas la pente de son intérêt indivuel, le choix de la société A s'applique.
Pourtant ce n'est pas son choix.
J'en conclus, avec lui, qu'il opte pour l'immoralité.
Quel crédit lui apporter pour la suite de sa thèse ?

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