jeudi 30 septembre 2010

adaptation

Comment s'adaptent les animaux aux changements de leur environnement ? Par modifications successives de leurs gènes et par sélection naturelle nous dit la théorie de l'évolution.
Osons un parallèle entre un corps d'animal et le corps social. Pour une société donnée, ce qui persiste entre générations du point de vue de l'organisation de ses membres, ce sont les lois, les règlements, les décrets, la morale.
Les lois transforment le corps social.
Si les lois sont bonnes, c'est à dire les justiciables se sentent traités justement, elle sont conservées puis qu'elle assurent la conservation de l'espèce vivant en bonne intelligence, sinon elles sont rejetées par le corps social, qui se transformera par une nouvelle loi.
Ce processus dure des dizaines d'années , un évolution darwinienne accélérée en quelque sorte.
Le processus de l'émergence et du vote des lois, c'est la mutation. L'adaptation du corps social à ces nouvelles lois c'est le processus de sélection naturelle

Cependant, comparaison n'est pas raison, Il semble que les lois ne soient pas choisies au hasard, comme adviennent les mutations génétiques. Quelques membres les créent, puis le reste de la société les retient ou les rejette, par l'intermédiaire de ses représentants, les parlementaires. J'ignore si une société gérée par des lois crées par hasard serait amusante, en tout cas le processus pour obtenir une société stable serait sans aucun doute beaucoup plus long.

Toutefois, le hasard est une question de point de vue. Des émissaires d'une autre galaxie, sans comprendre les tenants et aboutissants d'une délibération parlementaire pourraient considérer qu'un vote, dont le résultat est imprévisible pour eux, peut être pris pour du hasard.
Le hasard n'est que l'ignorance des causes.
Pour gérer cette crise économique, nous garantir une adaptation, nul doute que la solution soit dans de nouvelles lois, en particulier pour la finance mondiale, sinon des pans entier du corps social vont se désagréger.

dimanche 26 septembre 2010

plaisir

Le plaisir se définit par référence à la satisfaction, la satisfaction au contentement, le contentement au plaisir ... la même chose pour le mot agréable qui se définit par plaisir etc...
Régulièrement je m'étonne que la langue soit un système fermé. Les dictionnaires sont autant de coffres fermés à clef : vous voulez savoir ce qui se trouve dans le premier coffre, vous ne trouvez qu'une clef qui vous amène à un deuxième coffre, ainsi de suite jusqu'à retrouver la clef initiale, celle du mot recherché, dans le dernier coffre ouvert.
Comment la raison s'y retrouve-t-elle ?
Comprendre une définition de dictionnaire suppose de connaître au moins un élément cité : si plaisir associe satisfaction il faut connaitre au moins, récursivement un élément qui définit satisfaction.
Ce système présuppose quelque chose de connu au départ, un ensemble de mots qui sont le substrat intuitif sur lequel repose tout langage, comme toute démonstration mathématique repose sur un axiome, ou tout enchainement de cause à effet suppose une cause initiale.
Pour comprendre comment se construit ce sous-ensemble, cette fondation, il faut se ramener à l'apprentissage de la langue maternelle et la question devient comment comprendre un mot et manier la grammaire ?
Le mimétisme constitue sans doute la technique principale, mais avant cela la compréhension intuitive des intentions de l'Autre, celui qu'on imite.
L'imitation permet d'appréhender les objets par l'image acoustique qu'on leur attribut, ou bien certaines situations, certains sentiments dont l'expression est visible.
Mais comment comprendre les abstractions, les concepts, comment apprendre ce que veut dire le mot idée ?

jeudi 23 septembre 2010

Le corps a ses raisons

...Que la raison ne connait pas. Depuis un mois j'ai cette cicatrice d'appendicite qui ne se referme pas. Sentiment étrange qui dissocie vraiment l'esprit, la volonté, du corps. Je souhaite ardemment que les chairs se recollent et pourtant mon corps s'y refuse: qu'en conclure ? qu'il n'est pas moi ? La volonté, d'ordinaire s'impose au corps au moins dans ses mouvements.
Donc je commanderais mon corps dans certains processus, mais pas dans d'autres.
La cicatrisation fait normalement partie des processus automatiques de maintien en vie du corps, telle la respiration.
La volonté ne peut théoriquement rien y faire.
Le dernier larron dans cette histoire c'est l'inconscient. Je reconnais avoir perdu mon intérêt au travail ces derniers temps, d'autant plus que l'activité s'est ralentie et seuls des projets mineurs se présentaient. Donc l'arrêt de travail arrivait à point nommé.
Si je suis cette idée je serais donc partagé entre rester à la maison et l'idée de reprendre le travail. Les deux bords de la plaies reflèteraient ce conflit, la coupure représentant l'indécision. La volonté inconsciente pourrait surgir en contrôlant quelque peu la force vitale de cicatrisation.
Dans ce combat je peux me faire aider : je vais demander au chirurgien de reprendre le travail, par cette résolution externe, je ne pourrai plus rester à domicile et donc pourrai supprimer la cause de ce qu'y maintient, au moins je l'espère.

mercredi 22 septembre 2010

notice

Vous avez déjà essayé de faire glisser une plaquette de pilules en dehors de la boîte, lorsque cette même plaquette en jouxte deux autres, étroitement serrées contre une notice ?
C'est possible, avec un peu de calme.
Vous avez déjà tenté, après extraction d'une pilule, de remettre proprement la plaquette dans la boîte ?
Eh oui, c'est impossible, on s'énerve, on s'y reprend à trois fois, la plaquette ne va jamais au fond.
Même chose si vous changez légèrement les termes de l'histoire en remplaçant "plaquette" par "notice".
Retirer définitivement la notice de la boîte règle définitivement le problème. Mais où la ranger ?
Solution adoptée par 90 % des utilisateurs de médicament : à la poubelle.

représentation

Si construire une représentation, pour un sujet, équivaut à transformer incomplètement en idée un objet, il faut bien avouer que la plus grande partie du temps nous identifions cette représentation à une image, l'image que le sujet a de l'objet.
Mais le monde matériel ne peut être appréhendé intuitivement que par nos sens, incomplets eux aussi, d'où la conséquence que tire Schopenhauer que le monde, pour le sujet, n'est qu'une représentation.
Un centre de contrôle aérien avec ses écrans radar nous démontre que nos sens seuls n'aperçoivent qu'une partie de la réalité, ces avions identifiés sur l'écran, l'oeil ne peut les détecter, pourtant ils sont présents: la technologie intervient comme révélateur de notre ignorance, pour une réalité "augmentée".
Un chien peut répondre aux ultra-sons, ou détecter une odeur à des kilomètres : son monde n'est pas le notre.
Notre représentation du monde reste donc incomplète, les connaissances que la science nous apporte ne prétendent pas réduire à néant notre ignorance.

samedi 18 septembre 2010

instinct

L'homme a t-il, tels les animaux, des comportements instinctifs ? Autrement dit agit-il parfois sans influence de sa raison, en dehors de sa volonté libre, uniquement par des comportements dictés par l'appartenance à une espèce ou plus simplement en tant qu'être vivant ?
Cela nous répugne de l'admettre, puisque cela nous rabaisse au statut d'animal, mais la réponse est évidente.
Dès la puberté nous sommes guidés par un instinct sexuel, qui recherche le plaisir mais aussi la reproduction. Si en voyant cette jolie femme, je suis attiré par elle, ce n'est pas l'instinct que je ressent, pourtant c'est bien lui qui me guide.
La vie se trouve être également un instinct, nous ne choisissons pas chaque jour de vivre, de dormir, de respirer, de manger : notre corps domine en ces matières notre volonté.
Epicure distingue chez l'homme les "désirs" naturels et non naturels. Il considère qu'avoir envie de dormir ou avoir faim sont des désirs naturels et nécessaires.
La sexualité se classe dans les désirs naturels et non nécessaires, il n'empêche qu'elle reste instinctive et non soumise à la volonté. Tout ce que peut faire la volonté dans ce domaine c'est tenter de l'ignorer.
L'espèce humaine tout entière, et plus généralement tous les être vivants obéissent à cette loi: renouveler l'espèce, un jour peut-être n'aurons nous plus besoin de la sexualité pour cela.
Pourtant la volonté dicte parfois à l'instinct sa loi supérieure : l'être humain peut faire voeu de chasteté , cesser de se nourrir ou, bien il qu'il ne puisse pas s'empêcher de dormir ou respirer, mettre fin à ses jours.

dualisme

A l'heure où les philosophes ne s'accordent pas pour savoir si l'esprit provient de la matière et s'ils ne sont qu'une seule et même chose, je ne finis pas de m'étonner sur la transmission de pensée.
Oui elle existe indubitablement ( sinon vous ne pourriez pas me lire ). Il ne s'agit pas de la télépathie, mais de la propriété que possède une pensée de pouvoir être codée et décodée matériellement.
Constatons de façon plus étonnante encore que la pensée n'est pas codée pour être transmise mais codée pour être crée.
Le language fonde en effet la condition pour raisonner, élaborer des pensées structurées et logiques qui permettent d'agir sur le monde. Il est à la fois la condition du raisonnement et la condition de sa transmission.
Quant à la question de savoir si l'esprit et matière ne font qu'un, elle peut être reformulée : l'esprit peut il être matérialisé ? la réponse est affirmative: au moyen de l'écriture ou du langage parlé même s'il faut reconnaitre qu'une partie de ce nous pensons reste "indicible".
Si nous définissons la pensée comme une propriété pour agir intelligemment face aux stimuli de ce monde alors on peut étendre ce codage et ce décodage à l'intelligence artificielle et aux programmes informatiques, avec les précautions d'usage car les ordinateurs ne se transmettent pas des pensées, tout au plus des programmes.
La matière serait donc la condition de l'esprit, mais ses substrats sont multiples.

prime et sous-prime

J'ai découvert le livre de Paul Jorion: "La crise du capitalisme américain". Il a écrit ce livre en 2005, explique le risque majeur que présente l'immobilier aux Etats-Unis, prévoit donc ce qui s'est passé deux ans plus tard. Pour ceux qui désirent comprendre ce que signifie "prime" et "subprime" et comment s'est produit l'enchainement infernal de cette "crise", il s'agit d'un ouvrage de référence.

vendredi 17 septembre 2010

imperturbable perception

Penser, songer, voilà l'activité diurne. Penser de son propre fait ou monopolisé par une lecture, une rédaction, un discours, un spectacle, un jeu, occupe tout notre temps.
Ecouter, voir, sentir , trois activités concurrentes, tendues vers l'évènement, qui monopolisent notre attention
La pensée et les perceptions se déroulent de concert. La pensée ne peut être débranchée, non plus que la perception.
Cependant bien que les deux se déroulent simultanément, le curseur peut se trouver renforcé d'un côté plutôt que de l'autre.
Une réflexion très concentrée peut m'abstraire en partie des signaux que m'adresse le monde autour de moi. Inversement, un paysage d'une beauté intense est capable de m'inonder de sensations, sans que je puisse penser à quoique ce soit de précis.
Il est vrai que beauté et sensations ne sont déjà plus perception. Dans ce cas il est plus juste de dire que le curseur voyage entre pensée pure et sensation pure alors que la perception continue son œuvre, imperturbablement.

mercredi 15 septembre 2010

mouvement ou changement

Je regarde par la fenêtre le jardin. Une colombe se pose sur une branche de sapin.
Colombe, branche, sapin : je calque déjà beaucoup de connaissance sur cette scène. Plus simplement puis-je constater : quelque chose bouge dans cette scène, puis quelque chose a bougé.
Encore plus immédiatement : quelque chose change. Ce qui nous est donné par la conscience c'est cette faculté de différentiation. Pareil, pas pareil voilà ce que nous disent nos sens. Ce type d'évènement nous est transmis quelque soit le sens affecté, il ne s'attache pas précisément à l'espace. Lorsque j'entends un son subitement, c'est parce que je ne l'entendais pas avant qu'il m'apparaît.
Si j'ai subitement mal quelque part c'est également la différence que je note.
La détection des différences fait partie de notre instinct.

lundi 13 septembre 2010

mouvement

Comment pourrions nous, par la perception, détecter un mouvement s'il n'y avait pas mémorisation ? Ou bien la mémoire enregistre-t-elle seulement le fait du mouvement ?
La conscience admet par intuition que quelque chose bouge dans notre champ perceptif.
Cette donnée se vérifie autant visuellement que par le toucher ou l'audition.
Si la perception était "photographique", instantanée, ces mouvements ne seraient détectés que par une analyse de ces instants, par une reconstitution. Une autre fonction que la conscience immédiate serait alors nécessaire, mais le mouvement se donne à nous instinctivement et la question reste posée : est ce que la mémoire entre en jeu?
A l'opposé, ce n'est pas parce qu'aucune sensation de mobilité du corps ne nous affecte que nous sommes immobiles: tout dépend du référentiel, par exemple la terre à l'équateur, et tout se qui s'y trouve, tourne à 1600 km/h. La système solaire tourne à 700000 km/h dans la voie lactée...

dimanche 12 septembre 2010

chronique d'une appendicite

Tout ce qui suit s'est passé dans le même hôpital que pour chronique d'un calcul
Le 17 Août, après un bon repas, douleurs à la digestion. Le lendemain la douleur augmente à tel point que je pense qu'il s'agit d'un nouveau calcul. J'appelle mon généraliste qui me dit d'aller aux urgences: je m'exécute.
Là on me demande d'attendre. Le réceptionniste traite chaque arrivée de la même manière, complètement détaché. Au bout d'une demi heure je suis pris en charge. Une perfusion, un anti douleur, une heure plus tard la douleur est identique.
A la palpation le médecin ne pense pas à un calcul mais à une appendicite, un autre anti douleur est passé en perfusion, qui montre plus d'efficacité, puis j'attends le scanner : une heure d'attente.
Après le scanner je remonte, trois quart d'heure d'attente puis le médecin revient m'informant qu'on voit des "stercolithes" dans l'appendice, des cailloux pour faire simple. L'analyse biochimique indique quelques leucocytes montrant un léger signe d'infection. "C'est pas clair votre affaire" me dit-il.
Un autre médecin prends le relais un quart d'heure plus tard : "vous allez sortir et prendre rendez vous avec un chirurgien".
A la sortie un autre réceptionniste, qui me donne une ordonnance avec des anti-douleurs et un rendez vous deux jours après avec un chirurgien du même hôpital.
Pendant deux jours la douleur reste tapie dans mon abdomen, amoindrie par les médicaments.
Le vendredi la secrétaire me demande lorsque j'arrive au rendez vous d'aller chercher l'image du scanner "c'est au bout du couloir à gauche". Là un panneau "aujourd'hui le secrétariat ferme à 16h30", il est 17h...
Le chirurgien , après m'avoir fait entrer, va donc chercher l'image scanner. Il conclut qu'il faut m'opérer, sans coelioscopie, impossible dans ce cas. Je réclame une opération rapide, il obtient un créneau pour le lundi 23, donc 5 jours après les premiers symptômes.
Opéré le lundi 23 Août matin à 11h , après une heure d'attente sur le brancard nu sous un drap devant le bloc, avec derrière moi un enfant qui pleure par peur de son opération des végétations, je ne reverrai un médecin que le lendemain matin, le chirurgien le lendemain soir. Il me dit qu'il n'aurait pas fallu attendre plus, il y avait du pus sur l'appendice, et qu'il était un peu nécrosé...
Dans la chambre ( je n'aurai une chambre individuelle que le surlendemain ), un opéré de la prostate qui se fait appeler au téléphone jusqu'à 23h30.
Six jours avec douleurs, surtout dues à la reprise du transit, avec des nuits calamiteuses : une fois j'entends une femme gémir et crier au secours pendant une demi-heure , c'est moi qui appelle l'infirmier de garde pour lui dire, il me répond :"elle est un peu agitée la petite dame".
Le lendemain c'est une cadre de l'hôpital qui le remplace, il a du se faire remonter les bretelles. Je vois le chirurgien tous les deux jours pendant 2mn.
Six jours plus tard, le samedi, l'infirmière me refait mon pansement puis la secrétaire m'amène les papiers : un arrêt de travail de 15j. "Vous ne me donnez pas d'ordonnances ? Il ne faut pas refaire les pansements ?" Réponse : non pas d'ordonnance, vous revenez Mercredi pour enlever les fils. J'insiste pour avoir un anti-douleur : résultat une ordonnance de Dafalgan.
Le Mercredi, retour à l'hôpital, le pansement date de quatre jours, la cicatrice est rouge et gonflée. Un liquide s'écoule lorsque qu'elle presse la cicatrice : de la lymphe, un peu rouge. L'infirmière n'enlève pas les fils et met une mèche : "ce n'est pas une infection c'est une inflammation". Il faut revenir chaque jours me dit elle pour changer la mèche. Je ne peux pas beaucoup marcher, c'est une amie qui me véhicule chaque jour. J'insiste pour revoir le chirurgien.
Le Vendredi le chirurgien constate un abcès, et me fait une ordonnance pour qu'une infirmière me refasse le pansement tous les jours jusqu'à cicatrisation.
Le vendredi suivant, la situation n'a pas beaucoup évolué, visite au chirurgien et pansements et mèches toute la semaine. L'arrêt de travail est prolongé d'une semaine.
Dois-je en vouloir à quelqu'un ? je n'en suis pas certain tellement est implanté en nous le réflexe de trouver à toutes occasions un responsable à nos maux. J'ai cherché "stercolithe" sur Internet et trouvé des papiers scientifiques évoquant une "pseudo appendicite", idée selon laquelle cela ne conduisait pas forcément à une opération. Toutefois il me semble que le principe de précaution devrait imposer l'intervention en urgence dans ce cas...
Nous sommes le 12 Septembre et j'espère que cette cicatrice va se refermer bientôt pour recouvrer ma liberté de bien-portant !

samedi 11 septembre 2010

lire à bâton rompus

Descartes, pour illustrer les illusions des sens, nous donne cet exemple du bâton à moitié plongé dans l'eau qui ne parait plus rectiligne.
Il sert de support à cette conclusion que les sens ne seraient pas fiables puisque transformant la réalité, le bâton réellement restant droit malgré les apparences.
Mais ce qu'un sens affirme, comme la vue, un autre sens peut le confirmer, comme le toucher. Si sur ce bâton je passe la main, je confirme bien qu'il est resté droit.
Si je vois le coucou sortir de l'horloge à 10 heures, non seulement je le vois mais j'entends l'horloge sonner, et je peux également si je suis à proximité le toucher.
La réalité perçue peut être mise à l'épreuve grâce à la multiplicité des sens en éveil.

Nous sens de nouveau nous trompent lorsqu'ils nous font croire qu'une étoile brille aujourd'hui alors qu'elle est éteinte depuis des lustres. La vision d'étoiles très lointaine par les télescopes modernes permet de savoir ce qui s'est passé il y a des milliers d'années, la lumière de ces événements passés ne nous parvenant qu'avec un grand décalage dans le temps. Les autres sens n'offre aucune aide pour sortir de cette illusion, c'est la science, qui a découvert à quelle vitesse voyageait la lumière, qui nous informe de ce décalage.

Ce que les yeux voient , ce que les oreilles entendent doit être corrigé par l'intelligence. Lire un article ou un livre, écouter l'avis d'un politique, nous expose aux même illusions, nous croyons atteindre la vérité médiatement, sans vérifier, par confiance naturelle ou par paresse. Quand ce que nous lisons s'accorde avec nos préjugés, ou avec notre famille politique, une pente naturelle aspire à le valider d'office. Acquiescer a priori  nous évite une difficile analyse en sortie de laquelle nous risquons de diverger, de nous opposer, et de nous retrouver seul. La grégarité agit comme une force qui endort l'esprit.
Comment disait Kant il faut "sortir de l'esprit de minorité" et ne plus absorber l'information comme des enfants.

vendredi 10 septembre 2010

programmation

Une graine peut être conservée des centaines d'années avant d'être plantée. Son principe actif demeure. Peut être d'ailleurs que le principe actif se situe ailleurs que dans la graine, celle ci pourrait se trouver simplement référencée ailleurs comme "graine de ...". Mais où ? dans la grande machinerie du vivant qui attribue à chaque organisme ses propriétés, ses attributs.
Contrairement à la compréhension commune du vivant pour laquelle tout organisme embarque "en puissance" ses fonctions propres, comme on le voit aussi en informatique en programmation objet, le vivant pourrait procéder totalement différemment, du "dehors" de la chose.

jeudi 9 septembre 2010

capital et travail

Le débat actuel sur les retraites se résume à la question de la répartition de la valeur ajoutée entre capital et travail.
La réforme de 2003 devait régler le problème démographique, celle de 2010 doit répondre à la crise et à la hausse du chômage.
Doit on considérer que seuls les salariés doivent financer les recettes manquantes dues au chômage dont ils sont les premières victimes ?
Non ce d'ailleurs n'est pas ce que dit le gouvernement qui prévoit de taxer les "riches" c'est à dire les salaires de plus de 11000 euros.
Cette mesure ne rapporterait que quelques centaines de millions d'euros, et surtout Elle ne change pas le curseur entre revenus du capital et revenus du travail...

mardi 7 septembre 2010

hypermétamorphoses



Le sitaris est un insecte extraordinaire. Il pond ses oeufs dans des galeries habitées par des sortes d'abeilles. Lorsque les larves, d'une taille d'un millimètre environ, sortent, elles attendent sept mois la sortie d'une abeille mâle ( qui sort la première), pour s'accrocher à ses poils à l'aide de ses pattes crochues.
La larve attend ensuite quatre semaine sur le mâle l'accouplement pour changer de cavalier et sauter sur la femelle.
Puis lorsque la femelle pond, elle saute sur l'oeuf et se retrouve enfermée dans une cellule de la ruche, arcboutée sur son vaisseau flottant sur le miel.
Là elle découpe l'oeuf et le mange. Après avoir doublé de taille la larve s'ouvre alors sur le dos et laisse la place à une nouvelle forme qui sort de cette coquille et qui tombe sur le miel.
Cette nouvelle larve va manger du miel jusqu'à mesurer 12mm. Une autre transformation a alors lieu : une pseudo-nymphe surgit de l'enveloppe précédente, qui donnera elle même une autre larve... puis un insecte !!!
Au final cet insecte ne vit que pour se gaver dans une cellule puis mourir très peu de temps après la reproduction.
Pour plus de détails :
http://www.e-fabre.com/e-texts/souvenirs_entomologiques/sitaris.htm
http://www.cosmovisions.com/insectesMetamorphose.htm

lundi 6 septembre 2010

Le doigt dans l'oeil

Bergson dans "l'évolution créatrice" critique le Darwinisme, comme incapable de rendre compte de la formation d'organes complexes identiques sur des lignes indépendantes de développement. Il prend pour exemple de tel organe l'œil, que l'on retrouve aussi bien sur des mollusques ( invertébrés ) que sur des vertébrés.
Il appelle à la rescousse le néo-Lamarckisme pour conclure que c'est un "effort" de l'espèce qui amène ce type d'évolution.
Pour lui les mutations ne peuvent être seulement le fait du hasard .
Malheureusement ce raisonnement est faux, car reposant sur une classification du vivant erronée.
Le nouveau classement phylogénétique classe le vivant différemment de ce qu'avait proposé Linné mettant à mal la séparation vertébrés / invertébrés.
En particulier au sujet de l'oeil : ( cf http://fr.wikipedia.org/wiki/%C5%92il )
"Cependant la découverte de l'existence du gène Pax6, conservé dans tout le règne animal et contrôlant le développement des yeux, a récemment remis en cause cette idée, suggérant une monophylie de l'œil. On considère aujourd'hui qu'un œil primitif composé de quelques cellules s'est développé de manière unique dans le règne animal, et se serait ensuite diversifié au cours du Cambrien pour former au moins 40 fois indépendamment des structures capables de former des images[4]."

dimanche 5 septembre 2010

perception

Rien n'est plus familier que la perception. Ce que rapportent nos sens nous baigne dans la réalité. Pourtant rêver nous donne l'illusion de la réalité, l'illusion des sens. Nous pouvons très aisément reproduire virtuellement l'expérience de la perception dans le rêve. Un peu comme si cette activité perceptive ne pouvait s'interrompre.
Dans le rêve cette perception se double : d'une part elle s'insère dans la narration du rêve, d'autre part l'ouie, le toucher, l'odorat continuent au ralenti de m'informer sur ce qui m'entoure.
Si je sens en dormant une odeur de brulé, mon rêve saura insérer logiquement un incendie dans l'histoire. Incendie inexistant dans la réalité non rêvée.
Inversement lorsque mes sens en éveil m'abreuvent d'évènement, je peux y mêler souvenir et imagination, interférant alors avec le rée.
Tout ce passe comme si deux réalités coexistaient : une dont les éveillés peuvent témoigner et inconnue du rêveur, l'autre dont seul le rêveur est "conscient" et dont les éveillés sont ignorants.
Seule la deuxième persiste, jamais les rêves n'offrent de continuité.
Si je me réveille lorsque je construisais en rêve un château, nulle chance pour que je puisse reprendre la construction au même point la nuit suivante.