dimanche 12 septembre 2010

chronique d'une appendicite

Tout ce qui suit s'est passé dans le même hôpital que pour chronique d'un calcul
Le 17 Août, après un bon repas, douleurs à la digestion. Le lendemain la douleur augmente à tel point que je pense qu'il s'agit d'un nouveau calcul. J'appelle mon généraliste qui me dit d'aller aux urgences: je m'exécute.
Là on me demande d'attendre. Le réceptionniste traite chaque arrivée de la même manière, complètement détaché. Au bout d'une demi heure je suis pris en charge. Une perfusion, un anti douleur, une heure plus tard la douleur est identique.
A la palpation le médecin ne pense pas à un calcul mais à une appendicite, un autre anti douleur est passé en perfusion, qui montre plus d'efficacité, puis j'attends le scanner : une heure d'attente.
Après le scanner je remonte, trois quart d'heure d'attente puis le médecin revient m'informant qu'on voit des "stercolithes" dans l'appendice, des cailloux pour faire simple. L'analyse biochimique indique quelques leucocytes montrant un léger signe d'infection. "C'est pas clair votre affaire" me dit-il.
Un autre médecin prends le relais un quart d'heure plus tard : "vous allez sortir et prendre rendez vous avec un chirurgien".
A la sortie un autre réceptionniste, qui me donne une ordonnance avec des anti-douleurs et un rendez vous deux jours après avec un chirurgien du même hôpital.
Pendant deux jours la douleur reste tapie dans mon abdomen, amoindrie par les médicaments.
Le vendredi la secrétaire me demande lorsque j'arrive au rendez vous d'aller chercher l'image du scanner "c'est au bout du couloir à gauche". Là un panneau "aujourd'hui le secrétariat ferme à 16h30", il est 17h...
Le chirurgien , après m'avoir fait entrer, va donc chercher l'image scanner. Il conclut qu'il faut m'opérer, sans coelioscopie, impossible dans ce cas. Je réclame une opération rapide, il obtient un créneau pour le lundi 23, donc 5 jours après les premiers symptômes.
Opéré le lundi 23 Août matin à 11h , après une heure d'attente sur le brancard nu sous un drap devant le bloc, avec derrière moi un enfant qui pleure par peur de son opération des végétations, je ne reverrai un médecin que le lendemain matin, le chirurgien le lendemain soir. Il me dit qu'il n'aurait pas fallu attendre plus, il y avait du pus sur l'appendice, et qu'il était un peu nécrosé...
Dans la chambre ( je n'aurai une chambre individuelle que le surlendemain ), un opéré de la prostate qui se fait appeler au téléphone jusqu'à 23h30.
Six jours avec douleurs, surtout dues à la reprise du transit, avec des nuits calamiteuses : une fois j'entends une femme gémir et crier au secours pendant une demi-heure , c'est moi qui appelle l'infirmier de garde pour lui dire, il me répond :"elle est un peu agitée la petite dame".
Le lendemain c'est une cadre de l'hôpital qui le remplace, il a du se faire remonter les bretelles. Je vois le chirurgien tous les deux jours pendant 2mn.
Six jours plus tard, le samedi, l'infirmière me refait mon pansement puis la secrétaire m'amène les papiers : un arrêt de travail de 15j. "Vous ne me donnez pas d'ordonnances ? Il ne faut pas refaire les pansements ?" Réponse : non pas d'ordonnance, vous revenez Mercredi pour enlever les fils. J'insiste pour avoir un anti-douleur : résultat une ordonnance de Dafalgan.
Le Mercredi, retour à l'hôpital, le pansement date de quatre jours, la cicatrice est rouge et gonflée. Un liquide s'écoule lorsque qu'elle presse la cicatrice : de la lymphe, un peu rouge. L'infirmière n'enlève pas les fils et met une mèche : "ce n'est pas une infection c'est une inflammation". Il faut revenir chaque jours me dit elle pour changer la mèche. Je ne peux pas beaucoup marcher, c'est une amie qui me véhicule chaque jour. J'insiste pour revoir le chirurgien.
Le Vendredi le chirurgien constate un abcès, et me fait une ordonnance pour qu'une infirmière me refasse le pansement tous les jours jusqu'à cicatrisation.
Le vendredi suivant, la situation n'a pas beaucoup évolué, visite au chirurgien et pansements et mèches toute la semaine. L'arrêt de travail est prolongé d'une semaine.
Dois-je en vouloir à quelqu'un ? je n'en suis pas certain tellement est implanté en nous le réflexe de trouver à toutes occasions un responsable à nos maux. J'ai cherché "stercolithe" sur Internet et trouvé des papiers scientifiques évoquant une "pseudo appendicite", idée selon laquelle cela ne conduisait pas forcément à une opération. Toutefois il me semble que le principe de précaution devrait imposer l'intervention en urgence dans ce cas...
Nous sommes le 12 Septembre et j'espère que cette cicatrice va se refermer bientôt pour recouvrer ma liberté de bien-portant !

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