dimanche 31 janvier 2010

avatar

Nous avons tous vécu cette expérience. Un corps inutile, enfermé. Puis une liberté infinie dans l'espace, comme une nouvelle dimension qui s'offre à nous, un autre univers. Un apprentissage de la maîtrise de ce corps tellement dur à "habiter".
La rencontre d'autres êtres tellement étranges. La nuit peuplée de ses bruits effrayants. De temps en temps revenir, ne serait ce que par l'esprit, dans le monde précédent tellement plus familier, pour se rassurer.
Ces allers et retours entre la matrice maternelle et le monde extérieur, James Cameron nous les propose déguisés et même inversés. Le marine américain repète une naissance virtuelle dans un autre monde, sans sortir de son caisson, depuis lequel son esprit rejoint un autre corps, lequel baigne au début dans son liquide amniotique.
Cette dissociation corps-esprit culmine par l'utilisation d'exo-squelettes, dans lequel un être minuscule devient pilote tout puissant d'une une machine aux membres terrifiants.
L'intégration finale esprit-corps aura lieu pour une naissance définitive, à la fin du film, dans ce nouvel univers étrange, grâce à la femme sage, sans que le gentil marine n'ait plus à se réfugier dans le corps de sa maman.
Ce film remporte l'adhésion car il décrit le mythe des origines, le passage à l'espace. La 3D plonge le spectateur dans ce nouveau monde, par les affres de la naissance.

mardi 12 janvier 2010

abstraction

Abstraire, dont l'étymologie ramène à "enlever","séparer", consiste à isoler dans un objet une caractéristique, une propriété. L'abstraction nous attire donc dans le monde des idées.
La société reconnait la capacité d'abstraction comme un signe distinctif d'intelligence, pourtant je me demande si ce n'est pas une capacité naturelle de la mémoire.
Pour reconnaitre et cataloguer les objets les plus usuels, une chaise , une fourchette, l'esprit ne s'attache pas à mémoriser une fourchette ou un chaise précise,sa couleur, sa matière ou sa taille, autrement dit ses composantes matérielles mais l'idée de chaise ou l'idée de fourchette.
La reconnaissance d'un élément d'un catalogue, comme une fourchette dans l'ensemble de tous les objets "fourchette", passe par l'analyse de l'objet que l'on cherche à appréhender.
Cette analyse va extraire de l'objet ses caractéristiques principales : il sert à manger, il a des dents. Eureka ! les fourchettes ont cette caractérisque,mais attention les bouches également servent à manger et ont des dents ! En revanche ce ne sont pas des objets que l'on peut ranger ,et la bouche fait partie du corps, pas la fourchette, pas d'ambiguité.( une fourchette peut d'ailleurs se voir comme une bouche que l'on prolonge).
Sans fourchette abstraite je ne peux reconnaitre la fourchette concrete.
Sans processus d'abstraction la reconnaissance, l'identification seraient impossibles.
Combien d'abstration chacun d'entre nous effectue-t-il chaque jour sans le savoir?