dimanche 30 décembre 2007

Quelque chose qui cloche


J'aime le son des cloches vibrantes le dimanche matin. Non par ferveur, je suis athée, mais ces cloches font raisonner en moi l'enfance.
Elles induisent la paix, la discipline, l'accord. Même la ville tolère ce bruit.
Tel le tout petit qui sans cesse demande la même histoire, l'adulte recherche la répétition, le rituel, la tradition.
Les églises scandent le paysage français, les messes dominicales marquent le repos hebdomadaire. Toute cette culture catholique nous imprègne, qu'on le veuille ou non.
J'ai beau considérer comme primitif le réflexe religieux, cette architecture, ces sons font partie de moi.
Pourtant, croire en dieu m’apparaît comme proche de la folie, au sens où le déni de réalité pallie à l'angoisse et à l'incompréhension.
Quoi de commun entre le livre des morts égyptien, l'olympe, le paradis ? de purs délires poétiques.
La croyance en dieu est axiomatique. Toute la réflexion d'un croyant s’arque-boute sur l'existence de l'être suprême. Tout ce qui la met en doute, y compris provenant d'une religion concurrente, présente une menace. Cet axiome porte en soi fondamentalement la violence religieuse.
Cette cloche sonne aussi le glas de la perte de la raison.
Il y a sans doute quelque chose qui cloche...

dimanche 23 décembre 2007

L'immobilier Immoral

Le directeur de cabinet du ministre du logement habite un HLM.
Enoncé ainsi, nous imaginons qu'il veut se rapprocher du peuple, cotoyer ses administrés, connaitre mieux leur condition.
Mais non, vous êtes loin du compte. Son appartement est situé à Paris 5 ème dans le quartier Port Royal avec vue sur le Val de Grâce. L'interessé paye 1200 euros de loyer alors que le prix du marché, en bas de fourchette est de 3800 euros.
Cette situation est légale.
L'interessé s'emporte donc et rétorque que cette situation est fréquente et qu'il est dans son droit( n'abordons pas la question de la sous-location).
Dans cette affaire elle surgit des fondations, s'enroule vivement dans les cages d'escaliers, s'immisce dans les appartements, se répand dans tous les recoins de l'immeuble, sur tout le sol où elle est foulée aux pieds : la morale bafouée.
Tout les jours, de retour dans son sweet home, en essuyant ses pieds sur le paillasson, il pense : puisque je ne suis pas le seul, puisque je suis en règle avec la RIVP ( le bailleur), rien ne peut m'être reproché donc mon attitude est digne.
Raccourci honteux.
Cette situation illustre on ne peut mieux la définition de la morale.
La morale commence là où le droit s'arrête. Chaque individu doit examiner si son attitude est conforme avec les règles de vie en bonne société, le bien , le mal, si elle est juste, si elle n'amène pas le malheur pour autrui et adapter sa conduite.
Un responsable gouvernemental dont la charge conduit à loger ou améliorer le logement de ses concitoyens devrait comprendre que son impartialité est requise.
Comment être impartial lorsqu'on s'autorise soi même des faveurs?
Un directeur de cabinet, préfet hors cadre, ne peut bénéficier de passe-droit en HLM lorsque des français campent dans la rue en hiver.
C'est tout simplement immoral. Et Indescent.

mardi 18 décembre 2007

Joyeux Noël

Je suis passé devant une résidence, bon cachet, bien tenue, une entrée illuminée et décorée soigneusement.
C'est bientôt Noël, rien d'étonnant.
Une seule fausse note, personne dans l'entrée, personne dehors, une quiétude étrange. Personne non plus à la fenêtre.
C'est une maison de retraite.

samedi 15 décembre 2007

Bali-vernes


J'ai appris , avec tristesse, qu'à Bali les grands de ce monde ne pourraient se mettre d'accord sur des objectifs chiffrés de réduction de rejet de gaz à effets de serre.
Les Etats-unis ont décidément décidé d'ensemmencer le terrorisme mondial par leur attitude de propriétaires du monde.
Comment éviter de penser que quelques ultras vont passer à l'acte alors que même les modérés sont offusqués de voir à quel point les US font passer leur bien être avant la sauvegarde de la planète ?
Finalement c'est quoi les humains ? Quelles valeurs partagent-t-ils ?

jeudi 6 décembre 2007

Il nous regarde de haut


Yann Arthus Bertrand nous regarde de haut, mais avec humilité. C'est une bonne idée d'analyser les humains vus par haut dessus comme on le ferait pour les fourmis.
Il nous apprend par exemple dans son émission de télévision que beaucoup de boulangers fabriquent leur pain avec du blé venant de l'étranger.
Comme tout serait plus simple si sa culture était régionale : raccourcissement des circuits, moins de transport donc moins de pollution, la provenance pourrait même être affichée chez le boulanger, comme pour la viande chez les bouchers.
Une expérience intéressante a eu lieu à ce sujet dans les Yvelines. Les agriculteurs, les meuniers et les boulangers se sont mis d'accord pour créer une
filière locale

vendredi 16 novembre 2007

Sur la grève

Imaginez que tous les informaticiens se mettent en grève dans le pays: aucun effet notable: les ordinateurs continueraient de fonctionner ..un bon moment: grève totalement inopérante.
Prenons maintenant les écrivains, une grève des écrivains tout le monde s'en fout ! Les bouquins inondent déjà la planète, les lire, une vie entière n'y suffirait pas.
Les charcutiers maintenant: pas d'importance nous pourrions trouver de la viande et fabriquer nous mêmes des saucisses.
Etc.
Les salariés de la SNCF et de la RATP ont cette chance. Leur situation stratégique leur permet de revendiquer.

mercredi 14 novembre 2007

mensonge

"je voudrai dire que le Tchad est bien un Etat souverain et que je veux respecter, comme il se doit la justice tchadienne. "
..."La justice tchadienne va donc, discuter avec la justice française pour voir comment, on peut le plus rapidement possible trouver une issue."

vendredi 19 octobre 2007

Attraction

Eveillé ou en sommeil, sa présence m'obsède.
Tellement présente, soyeuse, humide au petit matin, elle m'attire inexorablement.
Je me couche sur sa peau, rêveur. Son lent mouvement m'endors et me réveille.
Chaque jour différente, exhalant un nouveau parfum, son attraction me submerge.
Je la regarde, ému, mettre en valeur la moindre courbe, le plus ténu mouvement.
D'autres hommes aimeraient la fouler sans vergogne, sans respecter sa beauté simple. Tous, elle les attire leur vie durant vers son centre de braise, puis lorsque leur dernier souffle survient, les conserve chaudement en son sein.
Telle est la terre, que j'aime.

samedi 6 octobre 2007

Grenelle et le déterminisme


Il y a un déterminisme biologique. Toutes les espèces vivantes ont comme but la reproduction et la survie.
Quelle est la part de l'individu dans ce schéma ? quel est son libre arbitre ?
Peut on compter sur son prochain pour défendre l'espèce ?

De nombreux humains n'ont que faire de l'avenir de la planète, ou de l'espèce, préoccupés uniquement de leur immédiate satisfaction, "après moi le déluge" pourrait être leur devise. C'est une première catégorie.
D'autres, appartenant à une deuxième catégorie, partent en mission pour la défense du cadre de vie de l'humanité ou plus généralement des êtres vivants.
Il y a donc place théoriquement pour une troisième catégorie, qui, étant confiante dans le déterminisme précité, se comporte en complice bienveillante et inactive de la seconde.
Je suis donc partagé, faut il agir ? Comment penser que mon insignifiante personne peut changer le cours de l'histoire de mon espèce ?

dimanche 23 septembre 2007

sans papier


Toutes les entreprises ont pour but de numériser aux maximum leurs échanges, donc de fonctionner sans papier. Pour les arbres c'est assurément une bonne nouvelle, la technologie, dans un beau rôle, soulage les ressources de la planète.
L'administration française , elle, stigmatise le sans papier, elle réclame des preuves tangibles de l'identité, du papier, du papier.
Ce n'est d'ailleurs pas suffisant, même avec papiers, l'individu sera poussé à prouver sa filiation avec des analyses ADN. La technologie, dans un rôle détestable, ne soulage personne et renforce le contrôle sur les personnes innocentes.

mercredi 29 août 2007

Muriel Robin

Je me souviens d'un sketch de Muriel Robin qui traite du problème de la division de l'addition lors d'un repas entre copains au restaurant.
J'étais au restaurant chinois avec quelques collègues. On me demande aimablement de choisir en m'expliquant les plats ( des plats chinois en anglais, ce n'est pas toujours très clair).
J'opte donc pour des crevettes, chacun des convives présentant un choix différent. Lorsque le serveur amène les plats, il les dispose au centre de la table. Personne ne saisit le plat qui lui est destiné, aussi je m'abstient également de prendre mes crevettes, principe de précaution.
Puis le feu vert est donné, la ronde commence, chacun mixe dans son assiette l'ensemble de l'offre.
Evidemment la note finale fut divisée équitablement .
Arithmétiquement parlant le système est parfait, en revanche vous n'êtes assuré d'apprécier qu'une petite partie de la nourriture, seule une portion de votre choix vous revenant...

samedi 25 août 2007

USA Today


Tous les matins lorsque je sors de ma chambre d'hôtel, je trouve USA Today sur le paillasson.
Je le lis le soir, ce n'est pas l'actualité qui m'attire mais plutôt comprendre l'American way of life.
Un article m'a littéralement sidéré : un quart de page du journal, en page 2, traite d'un problème crucial. Le lac Davis voit sa population de truite dévorée par les brochets. Oui juste après l'Irak en page 1, les brochets sur la page suivante.
Pourquoi les brochets posent-ils problème ? Le lac attire de nombreux pêcheurs de truites qui font vivre le tourisme local, voilà posée la question business.
La réponse à cette invasion de brochets a déjà été donnée il y a dix ans : Les dirigeants de l'état ont décidé d'empoisonner totalement TOUS les poissons, donc les brochets.
Remède américain.
Mais comme les brochets sont revenus deux ans plus tard, les commerçants du coin, qui étaient partants pour un empoisonnement plus efficace, se sont vu rembourser 33000$ pour l'échec.
Ayant tiré les leçons du passé nos dirigeants ont donc décidé, soutenus par les commerçants locaux de ... recommencer mais en mieux.
Les petits réservoirs en amont du lac, repérés par satellite, seront empoisonnés en premier lieu, avec un produit nommé rotenone qui empêche les poissons d'absorber l'oxygène.
Puis 550 personnes seront chargées de répandre 63750 litres de poison dans le lac, ce qui coutera 16 millions de dollars. Puis on reconstituera le stock de poissons du lac en y réintroduisant un million de nouveaux petits.
L'extrême finesse du procédé, l'intelligence déployée pour rééquilibrer l'écosystème, illustrent la grande compétence de l'état en matière d'écologie. On n'ose évidemment pas établir de parallèle avec la politique étrangère.

jeudi 23 août 2007

A votre santé

Où l'on voit que la santé c'est aussi du business. Depuis lontemps nous voyons fleurir les boutiques d'opticien: Afflelou, Grand Optical, Kryss, Essilor etc...
Eh bien ici en Californie le cap est dépassé nous en sommes à la vulgarisation dentaire, des boutiques pour acheter des dentiers...
Chez Safeway, disons l'équivalent de Casino, il est possible de faire renouveler ses ordonnances.
Bientôt les médecins n'auront plus de cabinet mais une boutique...

mercredi 22 août 2007

cosmopolite


Dans les entreprises de la Silicon Valley, le plus remarquable c'est l'incroyable mixité de population. J'étais dans un bureau dans une entreprise américaine avec une ingénieur d'origine chinoise , parlant anglais comme un natif.
Elle téléphonait à son boss, chinois comme elle , avec qui elle a tenu une longue conversation, en chinois, relative au travail, entrecoupée de mots anglais. Tout autour les bureaux sont remplis d'indiens, en grande majorité.Pour cantine , ici on dit "cafeteria", un rayon mexicain, un rayon "bio", un rayon bouffe pleine de sauce et de n'importe quoi, c'est le rayon américain.
Cette jeune femme m'invite à les suivre pour le déjeuner, au restaurant pas à la cantine, et me demande mon choix : Thaï, Indien, Chinois, Italien ?
En discutant elle me dit son souhait de passer des vacances en Espagne mais qu'elle redoute car elle ne connais pas la langue. Je répond qu'elle peut s'exercer facilement vu le nombre d'hispaniques en Californie, elle avec dédain : oui mais ce sont des femmes de ménages , alors la conversation...et puis elles parlent trop vite.
La culture ici c'est un grand pot pourri d'influences multiples.
Je ne sais pas si je supporterais longtemps.

dimanche 5 août 2007

le mois doux ou le mois doute



Endormi par la douceur de l'été, mon esprit vague d'avantage. Des idées paresseuses l'emportent sur fond d'horizons où le travail se résume à pêcher de petits poissons sur un ciel d'azur et à les faire griller le soir au soleil couchant, léchés par ses derniers rayons moins ardents.
Alors nait le doute: n'est ce pas cela la vraie vie ? Pourquoi revenir à Paris jouer cette comédie du consultant high tech?
Rien n'est plus important que la décision du CSA cet été : il faut prononcer Mois doute.

dimanche 10 juin 2007

Le client

Le client souverain décide du monde. Il défait les grands et les petits, oriente les productions, provoque les migrations ou les guerres.
Il achète voitures, pétrole, ordinateurs, services, gaz, électricité, eau, nourriture, transport, vacances, matières premières . Il se dirige toujours sur le meilleur rapport qualité prix tel le consommateur son cousin.
Le client ne se réduit pas au consommateur . Un client, qu'il soit individu ou entreprise peut acheter, transformer, revendre, en consommant ou non.
L'entreprise, cliente de ses fournisseurs ou partenaires, s'oriente, comme l'individu, vers la meilleure offre.
Le client élimine. Il élimine le plus cher, le petit commerce, les entreprises familiales, le logiciel commercial. Un seul critère est déterminant: le prix.
Le client peux aussi se faire du mal, il va faire ses courses à l'hypermarché, éliminant le commerce de proximité où travaille sa fille.
Il achète des voitures qui rejette du CO2, qui réchauffe la planète, et des particules fines polluantes qui rendent allergique et malade sa progéniture. Il achète des vêtements fabriqués ailleurs et détruit son propre emploi dans son usine de textile. Il préfère les beaux emballages en plastique couverts d'encre polluante qui rejètent beaucoup de dioxines dans les incinérateurs distillant le cancer à sa femme.
Il aime regarder des films de plus en plus violents, dans lesquels le meurtre est présent de manière systématique, mais il regrette que les lycéens imitent ces comportements dans les établissements scolaires.
Le client achète des actions de la société A, qu'il revend aussitôt pour en acheter d'autres de la société B qui offrent de meilleures perspectives de plus-values immédiates.
Avec cet argent frais la société B lance une OPA, réussie, sur la société C, où travaille le père du client, puis licencie massivement pour faire des économies d'échelle.
Le client ne comprend pas qu'il est à l'origine de tous les maux.

samedi 9 juin 2007

solidarité


Par glissement de sens, la solidarité devient l'action d'aider autrui. "Un monde plus solidaire" résonne comme slogan de campagne ces jours ci.
Mais la solidarité n'équivaut pas à la générosité comme le note André Comte-Sponville. La solidarité amène une obligation mutuelle, un contrat, la générosité est une action désintéressée.
La solidarité établit un lien réciproque entre deux ou plusieurs personnes. Nous nous engageons mutuellement envers l'autre. Ainsi fonctionnent les assurances, les mutuelles, les syndicats ( "Solidarnosc" le bien nommé).
Avant de devenir dans l'esprit d'aujourd'hui une action dotée d'une aura de bienfaisance, la solidarité définit un système où chacun a intérêt à aider l'autre, engendrant une efficacité remarquable.
L'intérêt alimente dans la majorité des cas les actions individuelles. Lorsqu'il est croisé avec l'intérêt de l'autre, nous créons un système indestructible.
Ainsi les paysans du siècle dernier qui devaient couper et rentrer les foins souvent rapidement, soumis aux aléas climatiques, travaillaient ensemble dans le pré d'un seul, pour accélèrer le ramassage. Tour à tour chacun bénéficiait de cette solidarité.
La solidarité n'est pas réservée aux individus.
Les entreprises sont maintenant souvent solidaires des mesures préservant l'environnement et s'affichent volontiers "vertes", car elles en attendent en retour une image et un chiffre d'affaire amélioré.
Vive la solidarité !

vendredi 8 juin 2007

Ignorance

Pendant la campagne des législatives chaque parti expose ses candidats à la télévision. Ils apparaissent de face, vous regardant dans les yeux, parlant lentement et distinctement.
Curieusement, tentez l'expérience, le regard est aimanté sur le bas de l'écran où défilent les sous-titres correspondant au discours de notre politicien, quasiment synchronisés.
Curieuse situation où de chaque côté de la petite fenêtre chacun lit le même prompteur et ne regarde pas son interlocuteur, dans une ignorance partagée.

samedi 2 juin 2007

Croissance


L'accroissement de la production de biens et de services dans un pays sur une année définit ce qu'on entend habituellement par croissance économique.
Si j'entends bien le discours uniformément diffusé par les partis politiques, les économistes, les médias en général, la création d'emplois dans notre pays se trouve directement en dépendance de la croissance économique.
Et c'est pour moi un premier mystère. Car toutes les entreprises partagent l'objectif de produire plus à moindre coût, en particulier sans augmenter les coût salariaux donc sans embaucher. L'augmentation de la productivité, à masse salariale constante, parait en tête de tous les mantras les plus ressassés, en usine, en SSII ou ailleurs.
Pour une usine, une banque, un commerce, embaucher n'est pas une fin mais un moyen.
Le deuxième mystère apparait lorsqu'on considère que nos sociétés sont destinées à croître. Economiquement ou démographiquement. Il n'est de pire catastrophe que d'envisager une démographie en baisse, une population décroissante.
Parce qu'à contrario, pas de croissance ou croissance négative signifie chômage, ce qui reconnaissons le parait plus facile à assimiler : la production décroit donc moins de travail généré.
Mais si l'on rapportait l'acroissement de la population à l'accroissement de la production, il devrait être possible d'avoir une relation à peu près linéaire. Une population s'accroit de 1%, la production interne, à terme, en réaction, devrait s'adapter.
Si la population décroit de 1% à l'identique nous devrions constater une contraction de cette même production.
Mais nous ne vivons pas dans ce monde où la production se trouve corrélée uniquement au nombre d'habitants. Le pays "s'enrichit".
La production est liée au nombre de consommateurs , au nombre de biens et services et à la quantité consommés. On ne produit qu'au plus près de ce qu'on vend, et de ce qui est consommé.
Si nous consommions, France de 2007, comme dans les années 70, un réfrigérateur, une télévision, des vacances en France, pas d'ordinateur à la maison, pas de walkman, pas de PDA, etc... le taux de chômage serait aujourd'hui considérable.
Car non seulement la population a fortement augmenté, mais la production et la consommation de façon plus forte encore.
En 1975 le PIB en france était de 789.9 milliards d'euros, en 2006 il atteint 1593.7 milliards d'euros.
Lors du recensement de 1975 la population française atteignait 52,656 millions. En 2006 nous étions 61,538 millions.
Pendant que le nombre d'habitants augmentait de 17%, le PIB, donc la production, doublait.
Et le chomage devenait ... structurel.
Le dilemme posé apparait donc le suivant : consomme ou bien chôme.
La croissance mécanique qui couvrait les besoins essentiels santé, logement, éducation, nourriture a depuis longtemps été completée par une croissance du superflu , haute technologie à la maison, programme d'amaigrissement, cosmétiques ...
La vérité se situe bien là : de moins en moins de travail humain est nécessaire pour produire de plus en plus. ( cf La fin du travail)
Sauver le travail implique donc effectivement une course à la production du superflu : qui a besoin d'un Airbus A380 sinon Airbus , ses salariés, les actionnaires ? Les clients ressentent ils le besoin d'un avion géant ?
Qui a besoin de fibre optique pour lire ses emails à 50Gb/s ou regarder 3 chaines de télévision simultanément sinon Neuf Telecom, Wanadoo, les salariés et les actionnaires ?
Les jeunes chômeurs des cités ,vêtus de chaussures Nike ou Puma à 200 euros , témoignent de leur exigence de consommateurs dans un monde qui en retour n'a pas besoin d'eux comme travailleurs.
La croissance n'a de sens qu'au regard des besoins humains. Nos sociétés occidentales, sous cet angle, n'ont pas besoin de croissance, mais d'une meilleure répartition des biens.

samedi 26 mai 2007

René Dumont


Amazon permet de recevoir chez soi, sans effort, un livre désiré. Après cette campagne présidentielle, l'urgence de la réflexion me parait être prioritaire. Quelle société voulons nous ? Comment voulons nous vivre? De quel monde hériteront nos enfants ?
René Dumont, agronome et précurseur de l'écologie en France a écrit quelques ouvrages prémonitoires dans les années 70 et 80. Il s'est présenté aux présidentielles de 1974 et a obtenu un score similaire à Dominique Voynet en 2007, ce qui peux interroger mais ici n'est pas le propos.
J'ai commandé deux ouvrages de René Dumont sur Amazon. L'un, épuisé chez l'éditeur selon Amazon, pouvait être trouvé chez Chapitre.com, vendeur associé. Hélas celui ci m'avisait bientôt que l'ouvrage ne pouvait être livré car ... épuisé. Après quelques échanges pour me permettre de savoir qui me rembourserait, Amazon me communiqua la date de livraison du second ouvrage, ce qui me consola de la perte du premier.
Malheureusement un autre message m'annonça que le deuxième livre ne pouvait être livré car ... non disponible.
L'épuisement des ressources naturelles, la démographie et la question agricole alimentaient, si je puis dire, la réflexion de René Dumont. Symboliquement l'aridité s'étend maintenant au champ des idées, même ses écrits deviennent introuvables, balayés par le grand vent de la pensée unique.
L'écologie politique se trouve en friche, une pensée nouvelle me semble nécessaire.

dimanche 20 mai 2007

Arborescence


Hier, le long d'un chemin je vis un arbre, dont j'évaluai le nombre d'années à ... mon âge.
Très tôt , je veux dire enfant, je courais dans cette nature. Il était donc déjà là, tout petit, fragile comme l'enfant qui le regardait.
Aujourd'hui une partie de mon attrait pour cet endroit vient de son statut de nature rassurante, inchangée au cours des années, dont les paysages sont invariants, hormis les influences des saisons.
Pourtant cet arbre me domine de son immense couronne verte. La vérité surgit : tout a changé autour de moi, tel ce tronc, ce feuillage. Mais tout a grandi à mon rythme, par changements imperceptibles.
Le paysage a subi de profondes mutations, mais douces et continuelles. Chaque année, en retournant dans ce lieu, ces mouvements étaient dissimulés à mon corps évoluant lui aussi.
Des dizaines, des centaines d'arbres de ma génération ont tendu leurs branches plus près du ciel chaque année, à mon insu, pendant que mon propre squelette s'allongeait.
Rien ne mérite mieux le qualificatif de vivant qu'un arbre. Il peut voir défiler des générations multiples en oscillant du chef ou en craquant doucement. Sa ramure bruissante structure l'horizon de populations entières d'animaux et d'humains pendant des dizaines ou quelquefois centaines d'années.
Et celui ci attend. Tout les ans il m'attend et me contemple, complice des scènes que j'ai vécu là bas, dont il était le témoin verdoyant et silencieux.

mercredi 16 mai 2007

Le capitalisme est-il moral ?

C'est le titre d'un livre d'André Comte-Sponville, philosophe, qui rentre exactement en résonance avec "taupique entreprise" ci-dessous. Non, non je n'avais pas lu cet ouvrage avant de publier cet article.
Extraordinairement précis, il démontre avec intelligence comment peuvent s'articuler plusieurs "ordres" : économique , politique, moral ou religieux, chacun posant des limites à celui qui le précède. Mais pour complexifier le tout, la hiérarchie de ces ordres est différente, même inversée selon le point de vue de l'individu ou du groupe.
Il est salutaire de voir combien cette pensée remarquablement bien construite peut être utile pour déchiffrer le monde.
Le capitalisme n'est pas moral, il est amoral, il s'est construit sur une "solidarité" entre le client et le commerçant, qui tirent partie chacun de la transaction.
Pas de morale, pas de devoirs, un intérêt bien compris de part et d'autre.
Une machine fondée sur l'intérêt, et terriblement efficace, au détriment des laissés-pour -compte.
Seul l'ordre politique peut introduire un peu d'humanité dans l'économie, gardons la foi ;-)

samedi 12 mai 2007

des milliards

Des milliards d'êtres humains sur notre planète. Lorsque la Chine il y a quelques années, a lancé sa politique de l'enfant unique, pour enrayer cette envolée terrifiante de sa population, aucune association, aucun parti politique occidental n'a protesté au nom des droits de l'homme.
Je me demande pourquoi, ni Nicolas Hulot, ni aucun candidat à la présidentielle française n'a jugé bon de poser le problème de la démographie mondiale.
Tout le monde sait que les ressource planétaires sont limitées. La question démographique reste tabou.
Jusqu'où progressera la population mondiale sans contrôle ?

dimanche 6 mai 2007

Taupique entreprise


" l’économie, c’est l’étude des mécanismes de production, d’échange, et de consommation dans une structure sociale donnée et des interdépendances entre ces mécanismes et cette structure "
Jacques Attali et Marc Guillaume

Ces mécanismes échappent pour une grande part aux volontés des politiques. Chaque entreprise agit un peu comme un robot lequel aurait, telles les lois d'Asimov, quelles règles simples définissant son comportement.
La première c'est certainement : "du profit tu feras", ce n'est pas un jugement que je pose, c'est pour cela qu'une entreprise est crée, c'est pour cela qu'elle existe. Cette règle simple pourra amener la destitution des responsables ou le licenciement d'une partie du personnel ou même sa fermeture.
Une entreprise, bien que gouvernée par des hommes, n'est pas une entité morale. Le bien humain, l'échange ou la création de ressources ne la guident pas.
Elle suit son chemin vers l'horizon, elle se situe au delà du bien ou du mal, sa mécanique interne n'est conçue que pour améliorer le résultat net.
Construction humaine, l'entreprise échappe aux humains.
Les politiques, pourront infléchir le chemin par des réglements, des taxes. Les luttes sociales pourront améliorer le sort des humains employés. Les syndicats pourront tenter de se poser en contrepoids. Mais la logique de constitution et de conservation de cet être économique ne variera pas.
L'épuisement des ressources planétaires ne peut affecter une entreprise que si son profit risque de diminuer. Telle une taupe creusant son tunnel, elle ne cessera que lorsque la terre manquera.
Plus les profits sont grands, plus les enjeux imposent sa survie à tout prix.
La terre peut être vue comme un fourmillement de ces millions de robots économiques, totalement aveugles, se croisant et s'absorbant mutuellement, pillant la planète sous notre regard incrédule.

samedi 5 mai 2007

histoire naturelle


Il fut un temps où la discipline décrivant les plantes, les minéraux, les animaux, bref la nature se nommait histoire naturelle. Buffon en est le représentant le plus célèbre.
Georges Louis Leclerc, son véritable nom, après des études de mathématiques rentre à l'académie des sciences dans la section Mécanique. Peu après comme il possède un grand domaine forestier à Montbard l'académie lui confie une étude sur les qualités des différents bois pour la construction navale. Il s'intéresse alors au règne végétal dans son ensemble.
Il est nommé Intendant du Jardin et du cabinet d'histoire naturelle du roi Louis XV.
Il fait bâtir dans son domaine de bourgogne dans le village de Buffon une imposante forge constituée de plusieurs batiments dans le but d'étudier la métallurgie.
Enfin la rédaction pendant cinquante ans de son "Histoire naturelle" constitue l'oeuvre de sa vie.
Merveilleux observateur, rempli d'une curiosité et d'une disponibilité d'esprit rare à trouver de nos jours, multi-displinaire, amoureux de la nature, j'admire cet homme, et j'habite rue ...Buffon.
Ironie du sort, ces remarquables esprits d'alors, Jussieu, Daubenton, Réaumur ne sont plus que des noms de rues pour beaucoup de mes concitoyens.

jeudi 12 avril 2007

Migration choisie


Les saumons, après un périple de plusieurs milliers de kilomètres en mer qui dure plusieurs années, remontent les eaux tumultueuses d'une rivière, celle dans laquelle ils sont nés quelques années plus tôt, pour suivre leur destinée de reproducteur sur le lieu même de leur frayère natale.
Les scientifiques pensent qu'ils reconnaissent une odeur toute particulière, l'odeur de l'eau, caractéristique de l'environnement dans lequel ils sont nés.

Les manchots, en antarctique, viennent pondre, parmi d'innombrables semblables, exactement sur le site où leur précédent nid fut construit. Quitte à monter sur une caisse abandonnée précisément sur cet endroit, si d'ordinaire une expédition, peu soucieuse des maternités manchotes, abandonna quelques vestiges d'activité humaine.
Les migrations chez les animaux sont dues à des facteurs climatiques, à des questions d'espace vital et de nourriture.
Chez les humains, à l'identique, la migration se produit pour obtenir une vie meilleure. Le migrant, quand il le peut revient voir sa famille ou tente de la ramener avec lui. Il a toujours pour but de revenir aux pays, dans d'autres conditions, avec un petit magot.
Mais les migrations posent souvent problème aux populations autochtones qui ne veulent pas accueillir toute la misère du monde, au risque de devoir partager et voir leurs avantages remis en question.
Nous sommes différents des animaux mais pourtant si semblables.
Si un jour le climat change en France, de telle sorte que la vie y deviennent insupportable, alors nous deviendrons nous mêmes des migrants, animaux en quête d'une vie meilleure croisant le chemin des manchots et des saumons.

mardi 3 avril 2007

identité


La démarche, l'allure vestimentaire, les fins cheveux qui s'élevent doucement en onde rythmant ses pas, ses arrêts aux devantures, bientôt vous la rendent familière.Cette filature fortuite vous avait permis d'imaginer une beauté exceptionnelle.
Rien , quand elle s'est retournée, n'augurait de ce visage en complet désaccord avec votre imagination de fin limier.

Vous écoutez la radio. La voix, le rire, les intonations, les murmures, les soupirs, le rythme des mots vous ravissent. Ses traits ne se dessinent pas vraiment mais elle vous est familière, presque une connaissance que vous saluez à l'heure de son émission. Vous lui attribuez des caractéristiques physiques mal définies, une idée plus qu'un profil. Un jour son nom sous une photo dans un magazine et tout votre échafaudage s'affaisse subitement. Médusé, vous la découvrez étrangère. Rapprocher le timbre de voix aux lèvres, aux yeux, au nez, à tout ce visage, demande un effort .

Un livre, un auteur, qui a posé ces lignes, cette histoire, ce roman. Elle invente, rêve, raconte, écrit et y met du sien. Elle saupoudre le papier de quelques jalons de son âme. Même inconciemment, elle nous transmet un peu de ce qu'elle désire, un peu de son être. Le lecteur se l'imagine, la dessine au fil des tomes, des romans, des essais, puis va jusqu'à la penser proche. Un jour elle est questionnée dans une émission littéraire à la télévision, son véritable visage vous saisit. La réalité vous prend à la gorge, vous ne la reconnaissez pas.

Un délice étrange, ce moment de découverte qui vous remplit de doute, cet être à deux faces, coïncidense forcée entre imaginaire et réalité. Voix, pensée ou silhouette, à la quitter, celle qu'on imaginait, la peine nous inonde, l'illusion perdue nous laisse terriblement déçu.
Comme un enfant qu'on réveille.

vendredi 30 mars 2007

matière


Rien ne se crée rien ne se perd, tout se transforme comme l'énonce la loi de Lavoisier. Chaque atome de votre corps, l'air que vous respirez, la chaise sur laquelle vous êtes assis, se retrouveront un jour recombinés sous d'autres formes.
Et cela dure depuis la nuit des temps dans tout l'univers.
Nous entourent la matière qui composait la prunelle des yeux de Néfertiti, des fragments de plantes qui poussaient dans l'actuel Sahara, des atomes du cerveau de Léonard de Vinci.
Dans cette phénoménale mixture planétaire tout se reconfigure, se mélange pour produire de nouvelles vies ou de nouveaux objets.
Nous ne sommes que poussière et retournerons à la poussière...
Mais quelle poussière ! Animaux préhistoriques, centurions romains, végétaux disparus, courtisanes du siècle des lumières, oeil de faucon, dent de lion, voilà ce qui nous constitue.
Agglomération d'atomes millénaires, pouvons nous prétendre à quelque originalité ?

vendredi 16 mars 2007

langue à bras

Parfois les choses les plus simples m'apparaissent miraculeuses ou étranges.
Vous pouvez par exemple parler à un interlocuteur qui se trouve à New York et lui demander de bouger le bras, à supposer que vous n'ayez pas composé le numéro par hasard et que votre acolyte distant soit disposé favorablement.
Imaginons un Martien, ou même un Venusien moins au fait de nos coutumes, il observerait d'un côté, cette drôle de bouche et cette curieuse langue s'agiter, de l'autre, à New York - Les Venusiens sont dotés d'un regard perçant- un appendice bizarre attaché au tronc se mouvoir inexplicablement.
Les humains commanderaient donc à distance les déplacement de matière .
S'agit il d'un seul humain ou de plusieurs ? Si notre extraterrestre scrutait les foules galvanisées par le discours Hitlérien, il en conclurait qu'il s'agit d'une meme entité vivante : un morceau tend le bras vers le ciel et tous les autres morceaux tendent le bras. New york l'a induit en erreur, le Vénusien, ce n'est pas de la télékinésie, à Berlin la preuve est faite : un humain est un assemblage d'éléments dont chacun possède une tête, deux bras et deux jambes.
Une question fondamentale se pose alors. La terre est habitée par un seul humain, comment s'est il reproduit ?

mercredi 14 mars 2007

detargent


2,298 Milliards d'euros de résultat net pour GDF pour l'année 2006.
L'etat français est actionnaire à 80,2%
Donc l'état engrange des revenus provenant des dividendes, ou de l'impôt sur les bénéfices payés par GDF, directement de la poche des clients, par exemple de ma poche : oui je possède une chaudière à gaz.
Logiquement cet argent servira à construire des routes, payer des professeurs, ou rembourser la dette.
Je devrais m'en satisfaire. Pourtant comme je paie l'impôt sur le revenu, il me semble payer de plus l'impôt sur le consommé.
Il est vrai que mes voisins s'en acquittent aussi, mais à cause de leur chauffage électrique.
Cet impôt ne présente pas la progressivité de son cousin l'IR et frappe inégalement les usagers du gaz ou de l'électricité. Il est plus sournois que la TIPP qui elle est officielle.

Vous m'opposerez que si une entreprise privée me vendait son gaz elle dégagerait des bénéfices, et distribuerait des dividendes à ... des actionnaires privés, peut être vaut il mieux alors que l'état soit actionnaire et que cet argent retourne dans l'escarcelle commune.
Mais je me permets une autre idée : voyons la fourniture d'énergie comme un service tel l'éducation ou le transport. Il serait alors possible de concevoir que les dividendes de l'état sur la fourniture de gaz bénéficient à ceux qui les ont constitués . Ainsi une ristourne de 2,238 milliards pour les consommateurs de gaz me semble une bonne idée.

opinion et croyance


Quelle est la différence entre opinion et croyance ?
L'opinion se forge sur un raisonnement, donc sur une suite logique d'assertion. La croyance n'a pas besoin d'être justifiée. L'opinion est introduite par "je pense", la croyance par "je crois". Les limites entre les deux sont loin d'être étanches.
Un croyant, au sens religieux, parvient parfaitement à expliquer pourquoi dieu existe, par des arguments proches de la logique.
Une opinion, mettons une opinion politique, est souvent cascadée de génération en génération, véritable héritage familial, ce qui met à mal l'idée qu'elle provient d'un raisonnement construit.
Lors d'élections, alors que les opinions s'affrontent, la ferveur religieuse est présente, les partis agissant comme de véritables sectes.
Chacun croit que son candidat peut apporter à lui même et aux autres une vie meilleure, mais le pense t-il ?
Certaines traditions de l'islam considèrent que les responsables religieux doivent gérer la vie politique d'un pays. Ultime conséquence du brouillage entre opinion et croyance.

lundi 5 mars 2007

Les huitres et les autoroutes


Les autoroutes sanctionnent des paysages, tranchent des territoires, morcellent des vallées, représentantes hideuses d'une priorité à tout prix donnée aux voyageurs au détriment des habitants.
Mais elles relient aussi les villes et permettent le commerce des hommes et des marchandises. Nombre de cités ont vu leur importance croître grâce à ces liaisons plus rapides et plus fiables. Les empruntants, les usagers admirent tranquillement de long paysages au fil des kilomètres.
Elles portent également une coupure à l'intérieur de nous-mêmes, ennemis de ces rubans de vitesse et pourtant habitués des péages.
Nous passons allégrement d'une attitude de dénigrement à un usage raisonné de ce moyen de transport rapide et assez sûr.
Les huitres sauvages envahissent la côte Bretonne et empêchent les moules de s'implanter. Elles migrent des élevages d'Oléron vers le nord aidées par le réchauffement climatique et nourries des rejets de nitrates le long des départements côtiers.
Les agriculteurs rechignent à diminuer l'usages des engrais qui disséminent les nitrates.Leurs revenus en dépendent. Leur vie dépend aussi de l'eau qu'ils boivent, ou qu'ils buvaient, puisque des bassins, devenus non potables, ont fermé .
Des groupes d'intérêts qui s'opposent, le quotidien en offre à profusion. Les cyclistes aux automobilistes, les petits commerçants aux grandes surfaces,les écologistes aux agriculteurs, etc.
Parfois ces catégories sont rassemblées dans un même individu, cycliste et automobiliste, agriculteur et buveur d'eau, vacancier contemplatif et usager d'autoroute.
Celui ci peut alors voir le monde tel qu'il est sans se retrancher dans un camp, appréhender les problèmes dans leur complexité globale, arbitrer et concilier les antagonismes.

samedi 3 mars 2007

Charity business

Bonjour Monsieur, me dit-il en m'ouvrant la porte d'une main. Il porte ostensiblement , tenus de l'autre main, collés verticalement sur sa poitrine, une pile de journaux. Je franchis l'entrée du supermarché transformé en péage.
Cette politesse de bon aloi appartient au processus de vente, nous savons être engagés ensemble dans une comédie. Tous deux acteurs, nous nous donnons la réplique, bonjour Monsieur. Refuser ce ton affable démontrerait une hostilité incompréhensible. Après tout, c'est l'usage, tout commerçant vous crédite d'un salut lorsque vous entrez dans sa boutique... mais il n'a pas de boutique.
Le service, comme cirer des chaussures, garer une voiture, implique une relation policée. Mais la vente de journaux n'est pas un service.
Cette amabilité dévoyée, cette sollicitude excessive, cette vente servile me gènent car elles cachent une finalité commerciale mêlée de quête déguisée.
J'aimerais lui faire un don s'il mendiait ou lui acheter journal en valant la peine s'il le vendait dans la rue.
Au moins dire bonjour si je n'achète rien. L'évidente différence de statut social culpabilise, je pourrais au moins l'aider, lui faire l'aumone .
Justement, s'agit-il d'un travail ou d'une demande de charité ? Il n'y a aucune demande pour son journal, cela n'intéresse personne, sans doute n'est il pas dupe.
Au retour, le caddie opulent, la même porte ouverte par le même homme, au revoir Monsieur. Les mendiants ne quêtent plus à la sortie des églises mais vendent à la porte des temples de la consommation.
Se trouve condensée sur ce seuil toute l'injustice du monde, menant un être à se comporter en domestique pour vendre quelques journaux futiles.

jeudi 1 mars 2007

Emmanuel Todd et le vide


Emmanuel Todd a donné une interview à Télérama. Ce type est brillant et péremptoire. Déclarer que les candidats ayant les meilleures chances de l'emporter à la présidentielles sont les candidats du vide est légèrement abrupt.
Proposer une Europe protectionniste ne tombe pas sous le sens. Y associer l'idée que tous les problèmes trouveraient solution ne coule pas de source.
L'économie engloberait la complexité du monde, toute autre proposition conduirait au vide intersidéral.
Les problèmes liés à l'immigration disparaient-ils ?
Le nombre de dossiers en attente dans les palais de justice se réduiraient-ils ?
Les enfants sauraient-ils tous lire à l'entrée en 6ème ?
L'obésité infantile décroirait-elle et le nombre de cancers et de maladies environnementales s'infléchirait-il ?
Le réchauffement climatique ne serait-il plus qu'un mauvais souvenir?
L'exode rural cesserait-il ?
L'individualisme de notre société occidentale européenne pourrait-il se réfréner ? ...
Bref tout est question de point de vue, l'économie n'est qu'un aspect de la question, j'ose croire que le monde ne s'y réduit pas.

lundi 26 février 2007

FRSP


Rejoignez nous au FRSP : le parti du Football, Rugby et Sport de Balle. Nous sommes nombreux dans la France profonde à refuser le dictat imposé par Bruxelles.
Notre football nous appartient, les calendriers des matches, les règles d'arbitrage doivent être décidés dans nos provinces.
Nous représentons une réelle force électorale, tous ensemble nous pourrons infléchir la politique sportive Française. Nous pourrons décider de la taille des ballons, de la dimension des buts, du rythme des matchs, questions qui concernent les seuls sportifs. Si nous ne réagissont pas bientôt les écologistes parisiens nous imposeront la variété de gazon à planter sur nos terrains.
Notre candidat à l'élection présidentielle Raymond Toussensemble, pourra refonder la relation des Français au football et au rugby.
Restaurons le sens profond de la politique : le bien commun.
Le poids économique de ce secteur imposera notre volonté. Elargissons notre base électorale, nous pourrons dévoyer nombre d'électeur de Chasse,Pêche, Nature et Tradition qui sont également des amateurs de sports de balle.
Demandons ensemble à chaque candidat, lors de notre congrès, les mesures qu'il compte prendre pour le football et le rugby !

vendredi 23 février 2007

royal


Emouvante lorsqu'elle approche, maternelle, du malade - sclérose en plaques - qui sanglote sur le plateau, elle rompt la barrière implicite qui sépare le peuple du candidat, opposant l'émotion à l'aridité du questionnaire. Je ne peux m'empêcher de penser un instant qu'il y a là du calcul, tout en reconnaissant que sa sincérité est éclatante, son geste éminemment sensible. La vérité est sans doute à mi-chemin; elle est consciente que son geste sera interprété, elle se regarde, émue.
Son cheval de bataille : l'éducation. J'acquiesce silencieusement, l'éducation et le soutien social fonderont l'espoir de ce monde déclassé des périphéries des grandes villes. La stigmatisation des banlieues, portée par Nicolas Sarkozy, ne conduira qu'à des situations plus graves .
Sa force de conviction s'amoindrit lorsqu'il s'agit d'aider les TPE,
mais elle respecte le programme du PS et ses incitations fiscales.
Bayrou est passé par là, sa proposition de création de deux emplois sans charges a fait mouche, dommage que les autres candidats ne la reprenne pas.
Elle propose un grand programme de co-développement pour les pays du sud, via des solutions tel le micro-crédit ou les ONG qui évitent
l'évaporation et les détournements de fond. Elle crie sa confiance aux mères africaines qui souhaitent que les enfants vivent au pays, elle souhaite traiter à la racine les drames de ces boat people qui se noient dans des embarcations de fortune.Elle pense tout d'abord, ce qui la démarque des autres candidats, aux immigrés, à leur famille et à leur souffrance. Mais sans langue de bois, avec empathie, en se référant à des gens qu'elle a rencontré. J'aime entendre parler de l'immigration sous cet angle.
La hausse du SMIC sur cinq ans financée par "le retour de la croissance" ne me convainc guère, il faudra comprendre un jour que la croissance ne peut être infinie et penser notre vie autrement.
Pourtant je la perçois sincère et intelligente. Sa connaissance des
dossiers, ainsi que son parcours m'impressionnent. J'apprécie sa
méthode, même qualifiée de fumiste elle ne se départit pas son calme et de sa capacité à élaborer une réponse cohérente. Je me souviens du regard terrible porté par François Bayrou sur Arlette Chabot lors d'une question irrévérencieuse, je me méfie des sanguins.
Je ne voterai pas pour Ségolène Royal, ma famille politique se trouve du coté écologiste .
Je me sens donc libre de porter une appréciation détachée de l'idéologie.
Cette femme me touche parce qu'elle est attaquée injustement. Je ressens son intérêt pour la chose publique, elle aime les gens, elle est inventive, courageuse, compétente. Elle commence souvent des phrases qu'elle ne termine pas, emportée par l'idée suivante. Voilà : elle n'est pas formatée, la perfection n'est pas au rendez vous, elle ne récite pas, elle joue sur le registre de la cohérence, de la franchise. Je préfère de loin ses idées sur l'environnement portées par une syntaxe déficiente au respect de Total affiché par l 'aggrégé Bayrou et à ses phrases grammaticalement parfaites. L'initiative des débats participatifs augure d'une nouvelle méthode en politique. Quel scandale! écouter les gens, les amener à débattre des questions de fond :
environnement, économie, éducation... Insupportable pour les adeptes du pré-maché, pré-voté.

vendredi 16 février 2007

Point de Vue


Point de vue, angle , aspect, tout phénomène peut être l'objet d'observations qui divergent.
Prenez Adriana Karambeu. Questionnez vos proches ou des inconnus : qui est elle ? Un ex mannequin aux jambes particulièrement longues vous dira l'un, la femme d'un joueur de foot dira l'autre, une femme qui soutient la croix rouge pour le troisième, une actrice qui a joué avec Gérard Jugnot, Adriana Sklenaříková née en Slovaquie, une femme très belle...
Chaque personne, chaque objet, chaque pensée, chaque phénomène peut être scruté depuis plusieurs points de vue. Aucun n'exprime la globalité,l'essence où la vérité de ce qui est étudié. Personne ne sait qui est Adriana.
Quand je dis point de vue je ne m'attache pas précisément à l'oeil, il s'agit simplement d'extraire une qualité remarquable de ce que l'on observe.
Regarder ensemble et voir différemment. N'est ce pas là ce qui nous distingue ?

mardi 13 février 2007

imaginaire mais réel


L'imaginaire est souvent opposé à la réalité. Elle se définit précisément comme n'étant pas le produit de la pensée mais la matérialité, le monde des choses.
J'ai peine à croire qu'une pensée puisse exister sans support matériel, pourtant nombreux ceux qui l'espèrent jusqu'à le croire.
Lorsqu'un homme ou une femme meurt son activité cérébrale cesse, comme les battements de son coeur.
Bien avant sa naissance ses neurones s'activent.
Pensée et imagination trempent leurs racines et déploient leurs feuillage dans le réel, liées indissolublement à la matière.
Les pensées guident le corps, commandent les peuples, transfigurent le monde.
Bien sûr rêver de changement n'équivaut pas à révolutionner la société . Mais l'intention, bien réelle, constitue les prémisses d'une incursion dans la réalité visible. Un rêve est bien réel, ainsi qu'en mathématiques les nombres imaginaires.
Toutes les représentations de la réalité, y compris l'imaginaire, n'échappent pas à la réalité.

dimanche 11 février 2007

Entretien


Rechercher sur la toile un mot comme entretien donne une vague idée de son usage.
Entretenir signifie maintenir en état. J'entretiens mon corps, ma voiture, ma maison, ou de bon rapports avec mes voisins.
Apparait par ailleurs l'idée de nettoyage: produits d'entretien, mais aussi celle de subvenir aux besoins : entretenir ses enfants, sa famille.
Le mot entretien porte également le sens de discussion: un entretien diplomatique,un entretien d'embauche.
Bien que différentes, ces significations, telles des touches d'aquarelles sur le même support finissent par se rejoindre et se mêler, chacune influencée par l'autre.
Prenons l'embauche.
En dehors de la comédie jouée verbalement par les deux acteurs, cet entretien se range en effet dans la catégorie récurage, le recruteur se doit de bien frotter pour apercevoir la peau nue débarrassée des vantardises. Peut être s'agit il même pour le postulant de s'astiquer, au figuré, afin de se présenter aussi brillant que possible pour accroitre ses chances.
Enfin, pour ceux qui sont convoqués aux entretiens suivant, il faudra subvenir aux besoins des prétendants, c'est à dire maintenir, ou entretenir, chacun dans l'espoir qu'il a toutes ses chances pour remporter la décision finale.

lundi 5 février 2007

Clin d'oeil

Un feu qui clignote évoque à tous une invitation à prêter attention. Le clignotant n'existe pas dans la nature, il implique une intention humaine qui a conçu un dispositif non seulement visible nuit et jour parce que lumineux, mais alternant avec une invisibilité temporaire, ce qui témoigne d'une rare espièglerie.
Aguichant comme une oeillade, il prend sans aucun doute sa source dans le vocabulaire corporel amoureux.
Le clin d'oeil, quoique sémantiquement plus riche et inopérant la nuit ( sauf par le toucher, à mettre le doigt sur l'oeil du sujet, ce qui ne serait pas apprécié) préfigure l'invention du clignotant.
Phares, balises, avions, voitures, publicités, appareils électroniques, fêtes foraine, night-club nous aguichent de jour comme de nuit.
Dans le monde automobile il présente une double fonction. L'usage ancestral tout d'abord pour attirer l'attention, doublé d'une indication de direction. Le conducteur occidental ayant beaucoup progressé cet instrument de signalisation est passé en désuétude. Peu de conducteurs considèrent dorénavant utile sur autoroute de prévenir qu'ils changent de voie.
Mais face à cet abandon les constructeurs ont doublé la mise, adieu le clignotant, vive les Warning!
Grands seigneurs de la route, les motards, d'extraction noble, se s'en lassent pas pour doubler entre deux files de gastéropodes avisant délicieusement et volontairement la plèbe qu'ils courent un grand danger. Je suggère également l'utilisation des warning en cas de weeling dans la bande d'arrêt d'urgence.

samedi 3 février 2007

Comme si


"Voilà, quand je danse c'est comme si la pesanteur s'effaçait, comme si tous les soucis s'évaporaient de mon corps de plus en plus léger" me dit-elle.
Pour décrire nos sentiments, nos sensations, pour exprimer l'indicible, comme on exprime les fruits après cuisson, l'utilisation des métaphores coule de source.
A-t-on déjà vu une métaphore couler d'une source ? où des soucis s'évacuer des pores d'un corps transpirant ?
Les efforts du language pour communiquer les pensées les plus fugaces sont admirables et parfois vains. Nul ne peut soutenir que l'expérience intime peut être exactement transférée à l'Autre, pourtant lire ou écouter c'est expérimenter le contraire.
Je ne danse pas, pourtant je comprends parfaitement ce dont elle parle, pour un instant je tourne, aérien et libéré de tout...
Ces inventions, tropes en rhétorique mais presque songes, sont mieux partagées que la langue âpre du réel, des objets, des faits. Convoquer la terre, les sources, les montagnes, les brumes et les rêves comme héraults de nos âmes parle à tous. Comme si... précedant la langue, et son flot réducteur et discipliné de mots était la figure, l'image, l'association, flottants sur l'océan tumultueux de nos pensées.
Voici l'essence de notre esprit, comparer, imiter, imaginer. Ce que nous nommons figures de sens me parait être le fonctionnement élémentaire de notre réflexion.
Métonymies, synecdoques ou métaphores sont des termes rébarbatifs pour évoquer la poésie naturelle du petit d'homme.

dimanche 28 janvier 2007

Champ Champi Champignon


Mes pas résonnent sur le vieux plancher. Mes yeux piquent un peu, les volutes de fumée tourbillonnent le long des longues poutres sombres. La table est couverte de girolles et de "champignons". Dans ces contrées le cèpe est nommé "champignon", sont reléguées à d'autres catégories moins noble girolles et autres coulemelles.
La nuit épaisse accentue l'isolement, la fenêtre est une juxtaposition de six carreaux noir de jais.
L'immense cheminée chauffe le ciel et accessoirement la pièce, mais comme un être vivant elle souffle et rassure.
Un claquement subit et un petit joyau rougeoyant roule, rejeté du coeur de braise.
Je regarde pensif l'extraordinaire cueillette sur la table puis je reprends mon labeur ancestral.
Je tranche presqu'avec regret la chair immaculée. Dans le papier journal s'agitent de petits asticots blancs expulsés de leur logement.
Il naviguent sur les océans verts mousseux ôtés des vieux chapeaux. Un pied charnu abrite une cavité où déjeune une petite limace, escargot sans maison... J'expulse l'intru qui se contracte en demi-cercle. Désirait-elle manger ou se protéger ? Monde merveilleux où l'on mange les murs de sa maison.
Un cèpe est une habitation, un logis pour nécessiteux, un refuge pour vers, scarabée et gastéropodes. Sa tête abrite de la pluie d'automne et sa chair tendre donne la pitance aux minuscules habitants des sous-bois.
De petits brins de mousses se lovent autour de bouts de brindilles qui se piquent dans des quartiers de feuilles mortes brunes.
Ce parfait petit chapeau débarrassé des dernières traces de terre offre une somptueuse coupole terre de sienne. Rembrand aurait pu peindre des champignons.Les senteurs de la forêt diffusent. Chair blanche qui invite au pêché et peau veloutée complètent ce tableau sensuel.
Quelques bouchées d'omelette plus tard je subis avec délice la puissance hypnotique de l'âtre, renforcée par les effets du petit verre de mirabelle.
Je m'inscris avec plaisir dans cette chaîne de vies simples contemplées au long des générations par les murs de granit de cette maison.
J'ai besoin de ces liens invisibles, de cette vie épurée. Marcher, cueillir, dormir.
Je suis harassé, je suis sûr que cette nuit je n'entendrai pas les loirs.

vendredi 26 janvier 2007

La mémoire

Qu'est ce que je voulais écrire? Ah oui la mémoire.
Le souvenir fait obstacle au temps, tel un congélateur il fige la matière, ou plutôt sa représentation. La mémoire se charge de mettre de côté des informations captées par la pensée et les sens. Réactivées un jour ces informations rejoignent la conscience : pensée retrouvée, odeur, lieu, personne, musique etc.
Mais comme il ne s'agit pas, lorsqu'on mémorise, de capter le parfum dans un vrai flacon pour en retrouver l'odeur ultérieurement, ou d'enfermer une véritable personne dans une pièce afin de la revoir un jour, il faut admettre que le souvenir est une représentation codée, stockée probablement dans le cerveau.
Mais pas seulement dans le cerveau, difficile d'imaginer le souvenir de l'être aimé résider physiquement dans le gros orteil et pourtant ... le corps tient lieu de dépositaire d'affects que l'on refoule, la mémoire emprunte, pour son empreinte, le corps tout entier.

Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, nous mémorisons sans cesse, exactement comme nous respirons.
Ce peut aussi être un effort délibéré, par exemple l'apprentissage "par coeur", mais la plupart du temps nous somme capables de décrire ce que nous venons de faire sans avoir prévu de le mémoriser.
Il s'agit même d'une condition pour raisonner logiquement.
Comment un souvenir revient-il à la conscience ? Cette action ne provient pas de la volonté, tout au plus souhaite-t-on plus ou moins intensément pouvoir "se rappeler" ( soi même), comme le chasseur siffle son chien afin de le rappeler.
Le souvenir surgit selon plusieurs modalités.
Très soudainement : "j'ai rendez vous dans une heure avec le médecin", rappel que rien ne connecte à la réalité du moment. Mais il survient également par association avec les sens: j'entends une musique qui me rappele une scène, un souvenir est ramené par une effluve dans le sillage d'une femme. Un interlocuteur peut servir de catalyseur pour puiser dans une histoire oubliée, un moment vécu ensemble.
De ces trois modes, le premier amène le plus d'interrogations. Quelque chose, qui n'est pas notre conscience, distille des pensées qui remontent à notre esprit, ou au contraire lui dissimule, en dehors de sa volonté. Merci Sigmund.
Absorbé dans ma lecture, je pense tout à coup que je suis invité chez des amis à dîner ce soir. Comment se déclenche ce rappel en dehors de toute association?
Ce mécanisme très pratique pour être à l'heure est aussi très effrayant: personne n'est totalement maître de ce qu'il pense. Quelque chose peut surgir de la mémoire et faire irruption.
La pensée se nourrit de ces phénomènes aléatoires.

dimanche 21 janvier 2007

le temps qui passe


Si rien ne bougeait. Si l'univers entier était figé. Si les rivières ne s'écoulaient plus. Si les coeurs s'arretaient de battre. Si les nuages cessaient de défiler...Comment mesurerait-on le temps qui passe ? Que serait le temps ?
Voilà une illusion largement partagée : le temps s'écoulerait imperturbablement.
Le temps n'existe pas : l'homme compte les évènements et les modifications qu'il perçoit.
Seuls des changements nous permettent de compter : l'aiguille de la montre passe devant le 12 ou bien l'ombre du cadran solaire passe sur le 6 ou encore les nombres digitaux du chronomètres changent grâce aux pulsations du quartz interne, la neige fond, les tournesols inclinent leur couronne, la terre complète un tour sur elle même.
L'homme a indéfectiblement lié la matière au temps. Le temps est fonction de la matière, par construction mentale.
Prenez une sculpture,une photographie,un film. Quelqu'un était là dont la représentation est figée dans la matière. Ces personnages pourront être vu de nouveau après leur mort. C'est ainsi que la matière se joue du temps.
Le mammouth enfoui dans la glace en Sibérie se joue des siècles comme toute matière conservée au froid.
La mémoire tente aussi de défier le temps se heurtant à un paradoxe: comment être ici et maintenant, et là-bas il y a longtemp , en même temps, dans la même conscience ?

vendredi 19 janvier 2007

l'étoile de mer

L'autre matin, dans la frange qui nous sépare du sommeil mais qui n'est pas encore le réveil, j'étais une étoile de mer. Mes jambes me semblaient des bras, mon cerveau n'était plus l'organe directeur, le centre de mon être était déplacé aux environs de mon nombril ou de mon sexe.
Mes bras n'étaient pas plus préemptifs que le bas de mon corps, tout le centre de gravité avait migré vers le bassin. J'étais une sorte d'être primitif, le corps primant sur l'intellect. Une formidable érection disait le bien ressenti dans les limbes du sommeil. C'est d'ailleurs une jouissance primaire cette détente matinale du corps. Vous me direz la comparaison est un peu limite, les étoiles de mer ne bandent pas... en tout cas pas le matin au réveil. Il faudrait faire l'expérience dans un lit pour vérifier.