samedi 3 février 2007
Comme si
"Voilà, quand je danse c'est comme si la pesanteur s'effaçait, comme si tous les soucis s'évaporaient de mon corps de plus en plus léger" me dit-elle.
Pour décrire nos sentiments, nos sensations, pour exprimer l'indicible, comme on exprime les fruits après cuisson, l'utilisation des métaphores coule de source.
A-t-on déjà vu une métaphore couler d'une source ? où des soucis s'évacuer des pores d'un corps transpirant ?
Les efforts du language pour communiquer les pensées les plus fugaces sont admirables et parfois vains. Nul ne peut soutenir que l'expérience intime peut être exactement transférée à l'Autre, pourtant lire ou écouter c'est expérimenter le contraire.
Je ne danse pas, pourtant je comprends parfaitement ce dont elle parle, pour un instant je tourne, aérien et libéré de tout...
Ces inventions, tropes en rhétorique mais presque songes, sont mieux partagées que la langue âpre du réel, des objets, des faits. Convoquer la terre, les sources, les montagnes, les brumes et les rêves comme héraults de nos âmes parle à tous. Comme si... précedant la langue, et son flot réducteur et discipliné de mots était la figure, l'image, l'association, flottants sur l'océan tumultueux de nos pensées.
Voici l'essence de notre esprit, comparer, imiter, imaginer. Ce que nous nommons figures de sens me parait être le fonctionnement élémentaire de notre réflexion.
Métonymies, synecdoques ou métaphores sont des termes rébarbatifs pour évoquer la poésie naturelle du petit d'homme.
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