vendredi 23 février 2007

royal


Emouvante lorsqu'elle approche, maternelle, du malade - sclérose en plaques - qui sanglote sur le plateau, elle rompt la barrière implicite qui sépare le peuple du candidat, opposant l'émotion à l'aridité du questionnaire. Je ne peux m'empêcher de penser un instant qu'il y a là du calcul, tout en reconnaissant que sa sincérité est éclatante, son geste éminemment sensible. La vérité est sans doute à mi-chemin; elle est consciente que son geste sera interprété, elle se regarde, émue.
Son cheval de bataille : l'éducation. J'acquiesce silencieusement, l'éducation et le soutien social fonderont l'espoir de ce monde déclassé des périphéries des grandes villes. La stigmatisation des banlieues, portée par Nicolas Sarkozy, ne conduira qu'à des situations plus graves .
Sa force de conviction s'amoindrit lorsqu'il s'agit d'aider les TPE,
mais elle respecte le programme du PS et ses incitations fiscales.
Bayrou est passé par là, sa proposition de création de deux emplois sans charges a fait mouche, dommage que les autres candidats ne la reprenne pas.
Elle propose un grand programme de co-développement pour les pays du sud, via des solutions tel le micro-crédit ou les ONG qui évitent
l'évaporation et les détournements de fond. Elle crie sa confiance aux mères africaines qui souhaitent que les enfants vivent au pays, elle souhaite traiter à la racine les drames de ces boat people qui se noient dans des embarcations de fortune.Elle pense tout d'abord, ce qui la démarque des autres candidats, aux immigrés, à leur famille et à leur souffrance. Mais sans langue de bois, avec empathie, en se référant à des gens qu'elle a rencontré. J'aime entendre parler de l'immigration sous cet angle.
La hausse du SMIC sur cinq ans financée par "le retour de la croissance" ne me convainc guère, il faudra comprendre un jour que la croissance ne peut être infinie et penser notre vie autrement.
Pourtant je la perçois sincère et intelligente. Sa connaissance des
dossiers, ainsi que son parcours m'impressionnent. J'apprécie sa
méthode, même qualifiée de fumiste elle ne se départit pas son calme et de sa capacité à élaborer une réponse cohérente. Je me souviens du regard terrible porté par François Bayrou sur Arlette Chabot lors d'une question irrévérencieuse, je me méfie des sanguins.
Je ne voterai pas pour Ségolène Royal, ma famille politique se trouve du coté écologiste .
Je me sens donc libre de porter une appréciation détachée de l'idéologie.
Cette femme me touche parce qu'elle est attaquée injustement. Je ressens son intérêt pour la chose publique, elle aime les gens, elle est inventive, courageuse, compétente. Elle commence souvent des phrases qu'elle ne termine pas, emportée par l'idée suivante. Voilà : elle n'est pas formatée, la perfection n'est pas au rendez vous, elle ne récite pas, elle joue sur le registre de la cohérence, de la franchise. Je préfère de loin ses idées sur l'environnement portées par une syntaxe déficiente au respect de Total affiché par l 'aggrégé Bayrou et à ses phrases grammaticalement parfaites. L'initiative des débats participatifs augure d'une nouvelle méthode en politique. Quel scandale! écouter les gens, les amener à débattre des questions de fond :
environnement, économie, éducation... Insupportable pour les adeptes du pré-maché, pré-voté.

Aucun commentaire: