samedi 12 janvier 2008

Ne plus travailler à gagner plus

Comment est né le travail salarié? Un peu comme la monnaie il constitue un objet transitionnel. Tant qu'on savait soi-même combler ses besoins, nul besoin d'aller travailler pour quelqu'un d'autre. Lorsqu'un manque apparaissait, on aidait l'autre à réduire son propre manque, récoltant en échange soit une rétribution, soit une aide réciproque.
Donc le travail salarié trouve son origine dans le manque matériel.
Regardons nos vies.
De quoi manquons nous matériellement parlant ? De logements pour les plus démunis... Mais reconnaissons qu'hormis ce manque véritable pour une catégorie de rejetés et laissés pour compte, nos sociétés occidentales se caractérisent par une saturation de bien matériels d'une part et par une crise du travail d'autre part.
Ce gavage matériel - ne sont pas rares les familles possedant deux télés, deux voitures etc.- devrait entraîner tout naturellement un besoin moindre du travail.
D'un côté du chômage et des exclus, de l'autre une société d'abondance dans laquelle le travail devrait logiquement décroître.
La politique au sens noble, qui organise la cité et veille au bien des peuples, devrait prendre pour tâche de réduire cette opposition.
Le bonheur des peuples se mesure aujourd'hui à l'aune de leur consommation. Aussi justifié que puisse-t-être cette jauge lorsqu'on manque de tout, elle masque notre indigestion, et devient le flambeau universel du discours politique : croissance, croissance, croissance.
Trois fois non. Le bonheur et l'ordre mondial ne résident pas dans la croissance et la consommation du monde occidental.
Alors que les frontières paraissaient floues entre gauche et droite lors des présidentielles, jamais ne m'est apparu plus forte différence entre deux modèles de société.
D'un coté travailler plus pour gagner plus , slogan qui conforte l'idée de croissance infinie, porte aux nues les biens matériels, et sacralise l'argent comme but ultime de la vie.
De l'autre la diminution du temps de travail et une meilleure répartion de ce même travail et des biens en général. Ce temps libéré permet de porter plus d'attention à sa famille, aux autres , à soi-même, et laisse une place au spirituel.
D'autres slogans que j'aurais aimé entendre d'un président : Etudier plus pour connaitre plus. Réfléchir plus pour organiser mieux. Travailler moins pour aimer mieux. Consommer moins pour jeter moins...

Vive les 35h !

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