Les pensées émanant du cerveau et chaque cerveau étant unique, il serait naturel d'en conclure que chacune s'affirme originale. Or même émises individuellement, de nombreuses pensées se révèlent communes, sinon à toute l'espèce humaine, au moins à des groupes plus ou moins importants d'individus.
En premier lieu l'outil qui supporte ces pensées est partagé : la langue, expression des idées , qui forge de surcroît un découpage et une vision du monde.
En second lieu la vie en société et la culture d'un groupe impose à ceux qui la partage, un mode de vie, un mode de pensée.
Enfin le substrat instinctif de l'espèce initie également des réflexions communes.
Donc quand je réfléchi ce n'est pas uniquement en tant qu'individu mais comme membre d'un groupe, d'une espèce, d'une culture. Le cheminement causal de mes pensées, même lorsque cela n'apparait pas consciemment, incorpore cette appartenance à la société des hommes.
Définir le monde comme une représentation semble donc inexact : le monde pour l'espèce humaine est constitué de milliards de représentations, chaque individu apportant une part d'unicité à cette vision globale du monde, et partageant une autre part avec l'ensemble de ses semblables.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire