Lorsque l'Opéra bruisse encore des déplacements des spectateurs qui s'installent avant le spectacle dans une salle à moitié vide, voir les danseurs évoluer déjà sur scène provoque une sorte d'ahurissement. Comme une sorte de rébellion de l'esprit contre les sens, perpétuation de la tradition sceptique mettant en cause la véracité de nos perceptions, son adéquation avec la réalité. Car l'échauffement, l’entraînement des danseuses apparaît d'emblée comme une expérience des sens extraordinaire que seule la représentation officielle avait promis d'offrir. Le mouvement des corps sur la scène, en opposition avec le déplacement banal et vertical des corps dans la salle pour la recherche des numéros de place, accentue la différence entre une silhouette noire et rigide qui marche et s'assoit et une sorte d'être hybride qui n'utilise ses bras, ses jambes, son torse, son cou, sa tête ni comme un humain ni comme un animal et qui atteint une divine grâce. La danseuse étoile ignore le monde qui lui fait face, et détend ses muscles langoureusement, puis comme une fée magicienne, déclenche une merveilleuse ondulation de son dos qui ne ressemble à rien qu'il n'ait été possible de percevoir jusqu'à présent. Aussitôt lui répond à l'opposé de la scène une autre fée qui marche à petit pas saccadé puis balance son torse et ses membres désarticulés comme les bras de l'ancien télégraphe de Chappe, une autre encore surgit du sol, frémissante, le corps palpitant telle une éphémère abandonnant sa vie de nymphe. L'étrangeté nous saisit et nous découvrons des corps comme jamais nous ne les voyons, la danse révèle la sublime beauté élastique du corps féminin et la profonde volonté de la danseuse étoile qui s'est coupée du monde pour son idéal de perfection. Elle a changé d'espèce, de bipède elle est devenue hybride, elle court, elle vole, elle danse, dans le noir de l'orchestre les cœurs battent et les yeux brillent d'amour. L'irréalité se renforce de la distance et de l'éclairage, ces petits êtres de lumière dont on n'aperçoit pas le visage deviennent de minuscules déesses qui évoluent miraculeusement effleurant le sol, transmutant des milliers d'heures de travail en minutes de plaisir. L'oubli de soi dans cette expérience participe d'une mise en œuvre exclusive du sentir, aucune réflexion, aucun retour de la conscience, ne viennent troubler cette sensation pure que provoque l'évolution des corps. Peut être n'évolue-t-elle que pour son propre plaisir, l'étoile provoque pourtant malgré tout une communion autour de son corps qui figure une œuvre d'art renouvelée à chaque seconde, et qui réunit dans un tourbillon aérien la vie et la beauté.
mercredi 30 novembre 2016
samedi 26 novembre 2016
La programmation des humains
Nous entendons souvent parler de langage source dans lequel les applications de nos ordinateurs ou smartphones sont écrites. S'agit-il vraiment du même concept que celui utilisé lorsque nous voulons évoquer le langage, faculté qui permet de communiquer entre être humains ?
Au cœur de la notion de langage, qui se définit pour Saussure comme la faculté qui permet de communiquer, se trouve la notion de langue. La langue est un produit du langage, un système qui permet de générer et de comprendre des messages. La parole est elle-même le produit d'une langue par lequel s'actualise un message. Le message implique un émetteur, un code transmis via un canal, et un récepteur.
Qui parle à qui ?
Que retrouvons nous de ces notions lorsqu'il est question de langage informatique ? Prenons le processus d'écriture d'un programme informatique.
Le premier problème consiste à reconnaître l'émetteur et le récepteur, qui parle à qui ? est ce le développeur qui parle ? En première approche nous pouvons l'admettre bien qu'il ne s'agisse pas de parole mais d'écrit. Qui reçoit le message ? Dans un premier temps personne, le message va être simplement mémorisé, comme si l'humain parlait à un magnétophone. Puis à un autre moment ce message sera interprété par la machine.
Comment se comporte le récepteur ?
Le récepteur humain reçoit des sons linéairement. Il les découpe en unités, les phonèmes, transformées en suite d'images acoustiques, format des termes, appariés à des concepts, ce qui constitue les couples signifiant-signifié. Les unités s'identifient non positivement, mais négativement, par différence. Le phonème "p" dans le son "pain" ou "pin" sera déterminé comme n'étant ni "bain", ni "vin" , ni "tain" ..., mais s'il est suivi du son "dur", lui même comparé à "dur","pur", alors il peut s'agir de pain, mais peut être de "pin dur" ou de "pain dur" mais non de peinture. La compréhension n'est rendue possible que contextuellement par une deuxième échelle de différences: celle des signifiés. Si dans le contexte du message le signifié "j'ai mangé du pin dur" n'offre aucune logique, c'est une autre virtualité: "pain dur" qui sera finalement retenue. Ainsi s'effectue le découpage continu du son en unités discrètes. Il en va autrement dans la lecture, ou les unités sont prédécoupées et séparées par des espaces et des signes de ponctuation.
Comme pour la lecture humaine, la machine va recevoir linéairement un flux d'information dont l'unité est le caractère alphabétique. Pour reconnaître un mot, elle va de même procéder par élimination, en comparant d'abord chaque caractère à tous les autres puis en comparant le mot en formation à d'autres mots de la langue ( du langage ). S'il s'agit du mot "repeat", la machine visitera tous les mots qu'elle connaît pour identifier celui qui s'écrit "repeat" ( en simplifiant...).
Nous sommes loin de l'identification d'une unité par ses différences dans une langue parlée car nul signifié n'est à l’œuvre ici.
Concepts et actions
Lorsque le récepteur humain associe un concept à une image acoustique par une langue partagée avec le locuteur, il ne le fait pas en associant une valeur particulière à un son, mais par la place qu'occupe ce son dans un découpage possible: "le pain" n'est pas la même chose que "rupin" ou "alpin". C'est par sa position que l'élément linguistique prend sa valeur, pas par le son. C'est ce que Saussure appelle l'arbitraire du signe. Il n'y a aucun rapport entre le son "pain" et son référent réel, pour preuve les anglais disent "bread" et les allemands "brot".
De même dans les langages informatique, le mot "repeat" aurait pu être "iteration" ou "xrptrz", le choix du mot lui même n'ayant aucun rapport direct avec ce qu'on en fait.
L'image acoustique, ou le mot écrit sont associés à un concept, mais le mot clé du langage informatique est lié directement à une suite d'actions. Quand la machine reconnaît "repeat", la seule chose qu'elle puisse faire c'est de déclencher un, et seulement un, ensemble d'actions associées à ce mot. Ces actions consistent à délimiter l'ensemble de la "phrase" à venir qui est concernée par le "repeat", puis à répéter effectivement plusieurs fois les actions indiquées dans cet ensemble. Alors que le signe Saussurien est composé de deux faces inséparables: le signifiant et le signifié, le signe dans le langage informatique accole un signifiant et une action, ce qui donne à la machine sa qualité d'automate.
La machine n'associe aucun concept aux unités de la langue. Elle est dépourvue de tout concept n'ayant aucune connaissance, et ne peut agir que par des automatismes lorsqu'elle reconnaît des unités lexicales. Ces automatismes sont très peu nombreux: exécuter des traitements conditionnels répétés ou non, des opérations mathématiques, des échanges avec la mémoire et sous traiter des tâches d'entrée/sortie ( lire / écrire des caractères ).
Même si les langages informatiques partagent quelques notions communes avec les langues humaines, ce qui est vraisemblable puisque l'émetteur/concepteur du message est humain, nous nous en écartons fondamentalement puisqu'il n'y a, (comment s'en étonner? ) aucune transmission de concept partagé, ce qui constitue la base fondamentale de la communication humaine.
Identifier une unité lexicale à une action, comme le fait l'ordinateur, fait sa spécificité d'automate. Son comportement apparemment ne laisse place à aucune liberté. Tout ce qu'il peut "connaître" de nouveau c'est la prochaine instruction à exécuter, instruction qu'il n'aura pas choisie puis qu'imposée par le programme se déroulant. Mais est-il si différent dans ce cas du militaire qui prend ses ordres ? celui ci n'est il pas comparable à un automate pour qui une phrase doit être traduite en un ensemble d'actions ?
Cette analogie est évidemment une réduction du comportement du militaire, qui n'est pas une machine mais également une réduction du comportement de l'ordinateur qui est beaucoup plus qu'une simple machine.
Car exécuter des instructions de façon déterministe n'empêche pas de provoquer des actions aléatoires. L'ordinateur peut mathématiquement, et en utilisant quelques autres procédés, comme l'heure courante, ou des caractéristiques matérielles, générer des nombres aléatoires et par ce biais, sélectionner au hasard ( ou presque ) un traitement parmi d'autre possibles. On retrouve ici l'idée de "déviation" des atomes ou de "clinamen" chère à Epicure qui lui permet de sauver l'idée de liberté. Car comment concevoir la liberté si, comme le prévoyait Laplace, tout les états du monde et des êtres peuvent être calculés donc prédits ? Si l'aléatoire intervient dans la machine, il lui procure les prémisses de la liberté, ou de la folie...
Si l'ordinateur ne connaît aucun concept, il peut malgré tout apprendre. Au fur et à mesure que l'homme modélise ses propres processus cognitif, le programmeur peut permettre à la machine de simuler ces processus et les actions qui les constituent. En analysant les signaux chimiques qui circulent entre les neurones, il est ainsi possible de modéliser de manière très dégradée la façon dont ils fonctionnent. En remplaçant dans l'ordinateur les signaux chimiques et les neurones, par des fonctions mathématiques, il est possible de l'exercer à reconnaître une forme. Ainsi cette machine idiote peut-elle reconnaître un gribouillis d'adresse postale, une signature, un iris, une empreinte digitale, un visage, simplement par un apprentissage programmé basé sur un réseau de neurones numérique, laissant espérer qu'elle possédera un jour un pouvoir de connaître supérieure au nôtre.
L'ordinateur témoigne de ce que, malgré lui, l'homme tend à augmenter à l'infini ses capacités mentales et physiques à travers la machine, peut être pour tempérer son angoisse et tenter de comprendre ce qu'il ne saura jamais, dût il parcourir l'univers en tous sens: la cause première de toutes choses. Il témoigne aussi du primat délivré de nos jours à la vitesse. La principale qualité de l'automate réside en sa rapidité, processus qui déteint sur l'homme lui même, pour lequel la lenteur devient un défaut à chasser. Enfin la capacité multitâche des machines imprègne aussi l'homme d'une exigence de commutation rapide dans ses occupations diverses. Finalement est ce l'homme qui programme la machine où l'inverse ?
Heureusement l'homme libre, archaïque et naturel, lorsque la contrainte se relâche, loin de la vitesse et des trépidations, se révèle-t-il encore une fois par an, pendant les vacances, allongé à ne rien faire sur le sable doré accompagné du murmure répétitif du ressac, ou sommeillant dans la verdure au bas d'un arbre sous le regard d'oiseaux pépiants dans la ramure.
vendredi 11 novembre 2016
Ordre et Justice
Chez
Platon, dans La République (441a) l'âme est ordonnée et partitionnée
en trois domaines hiérarchisés, au plus haut duquel se trouve la raison,
le noos, qui veille sur les deux autres parties, puis vient le thumos,
d'où vient l'ardeur morale soutenue par la colère, le courage ou
l'ambition , enfin au plus bas se trouve le désir. L'âme raison se
trouve dans la tête, l'âme courage se trouve dans le coeur, et l'âme
désir dans le ventre .
Sa vision
politique, dans "la République", s'accorde avec cette description,
l'individu et l'Etat partageant la même structure. Les philosophes, bien
éduqués, qui ont développé leur raison, s'occuperont de prendre des
décisions et de gérer la cité. Les soldats, qui ont cultivé leur
courage, devront la défendre. Enfin ceux qui sont proches des désirs,
commerceront. La vertu platonicienne place au plus haut les Idées,
celles du Bien , de Dieu, ou de la Justice, et au plus bas ce qui
provient de l'ordre corporel. L'idée de justice s'appliquant à
l'individu et à la société, s'appuie sur cette structure de l'âme. N'est
juste que le respect de cette hiérarchie et que chaque partie de l'âme
prenne en charge ce qui lui revient. Pour que l'individu atteigne une
vie juste, il doit user de sa raison pour se diriger vers le Bien et la
contemplation des idées, utiliser son courage pour lui permettre
d'affronter les vicissitudes de la vie, et contrôler les désirs
nécessaires du corps, manger, boire. La cité n'est juste que si les
philosophes œuvrent au bien des citoyens, si l'armée les défend contre
l'ennemi, et si les commerçants et artisans fournissent le nécessaire
pour se loger, se nourrir etc... donc la justice advient quand chacun
œuvre à sa tâche de manière harmonieuse sans chercher à sortir de sa
classe.
Chez Pascal l'homme corrompu voit son corps dominer sa volonté, sa
volonté dominer son entendement. Il est tout entier soumis à ses désirs,
à sa concupiscence. La chute, dans le jardin d'Eden a inversé l'ordre
naturel que Dieu avait placé en lui: l'entendement dirigeait la volonté
qui elle-même maîtrisait le corps. Ce renversement a des conséquences
innombrables. En particulier en politique, Pascal conteste l'idée que par la raison seule nous puissions découvrir le droit ou
les lois naturelles. Cette idée qui soutient pourtant les théories du
pacte social, chez Hobbes ou Rousseau, est impossible dans
l'anthropologie Pascalienne. La naissance de l'Etat, ne vient pas d'un
accord réfléchi passé entre les hommes, d'un contrat, et ne peut donc provenir que de
la primauté qu'a pris le corps sur les autres ordres, de l'imposition de
la force, et la loi sera celle du plus fort.
Ainsi
penser que la justice est dans la loi découle simplement de l'habitude
puisque la véritable essence de justice n'est pas atteignable par la
raison de l'homme corrompu. La coutume laisse penser que ce qui existe
depuis des lustres est juste. Mais il suffit de franchir une frontière
pour comprendre que la justice n'est pas universelle car les lois
diffèrent partout: "Plaisante justice qu’une rivière borne ! Vérité en
deça des pyrénées, erreur au delà". Comme la justice n'a pas les moyens
de s'imposer par elle-même elle nécessite l'adjonction de la force: "Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste".
Dans
la démocratie athénienne, les "auxiliaires" c'est à dire les soldats,
sont tournés principalement vers l'ennemi. L'individu doit être tout
entier dirigé vers un idéal vertueux pour conserver la cohésion sociale.
Mais si l'âme est immortelle, pourquoi être vertueux ici bas ? Platon
introduit dans la République l'idée de l'Enfer, d'une souffrance
éternelle pire que la mort comme moyen de réguler, par la crainte, les
passions des vivants. Idée reprise par la chrétienneté, qui rend le
chrétien docile, mais dont le politique n'a pas besoin, puisqu'il
dirige, nous dit Pascal, par la force. Force que se refuse à employer la
démocratie qui cherche l'assentiment du citoyen.
Aujourd'hui
ces idées nous paraissent étranges. Que pense-t-on juste ? que croit-on
être la justice ? Comment la société est-elle gouvernée ? par la force
ou la persuasion ? Il y a longtemps que l'idée de l'âme a disparu, ainsi
que la peur de l'enfer. La justice platonicienne ne reste plus qu'une
idée philosophique évanescente. Le fidéisme Pascalien n'est plus non
plus à l'ordre du jour dans nos sociétés sécularisées, ni son idée de la
justice, au contraire la justice est conçue, du point de vue de
l'occident, comme une valeur universelle. Il y aurait-il un opposant ou
un journaliste emprisonné dans quelque coin lointain sur terre que
s'imposerait de droit en Europe ou aux Etats-Unis une campagne pour leur
libération. Corriger les injustices ailleurs fonde souvent, ou sert de
prétexte, aux politiques étrangères des pays puissants. Alors que notre
siècle semble se distinguer par la mondialisation des échanges
commerciaux, nous voudrions de même non pas échanger mais évangéliser
nos valeurs universellement. Mais qu'en est-il de la justice dans notre
communauté, la société française, ici et maintenant? Qui souffre le
plus d'injustice ? Doit-on uniquement considérer la justice à l'aune de
l'égalité? Pourquoi l'égalité passe-t-elle avant le bonheur dans les
revendications?
Celui ou celle
qui a œuvré pour la collectivité toute sa vie, qui a élevé une famille,
s'est sacrifié pour elle, qui voit son univers limité dans ses
mouvements et son possible se rétrécir, celui qui souffre dans son
corps, celui qui vivote avec une retraite minimale ne se trouve-t-il pas
dans une position injuste? il n'a pas démérité, peut-être même a-t-il
défendu son pays? Donner comme horizon aux jeunes une fin de vie
misérable, déconsidérée, n'est ce pas un facteur de désordre ? de
dysharmonie ? Ne devrait-on pas avoir pour tâche de rétablir le respect
de ceux qui connaissent le monde, qui ont vécus plus d'expériences que
tout autre âge? L'enfant à qui l'on n'offre pas des conditions décentes
d'apprentissage de la lecture et de l'écriture, ou les moyens de
compenser un environnement familial défavorable, ne souffre t-il pas
d'une injustice terrible ?
Au
temps de Platon ou plus tard Pascal, l'Etat n'avait pas pour fonction
de donner du travail au peuple. La recherche du bonheur impliquait la
responsabilité de l'individu, soit à travers une démarche vertueuse,
soit par la foi. La compétition individuelle acharnée pour les postes et
les fonctions aujourd'hui fait office de condition pour le bonheur. La
vertu, ou son synonyme moderne la morale, figure en moins bonne place
dans l'éducation parentale, que les notes en classe, celui qui parle de
morale n'est qu'un vieux grincheux dépassé, un beauf. L'amitié, valeur
principale du temps d'Epicure ou d'Aristote, passe loin derrière le
développement personnel. Les "amis" se déclarent par dizaines sur
facebook, lieu de l'égo mis en scène qui rend aussi accessoirement le
harcèlement des plus faibles plus efficace. L'idée même de communauté a
disparu, hormis l'utilisation du mot par sa pâle copie virtuelle, ou
s'est dissoute dans un ensemble trop vaste, beaucoup se sentent
citoyens du monde, ou de l'Europe. Les idées de nation ou de patrie
deviennent presque incorrectes politiquement. L'idée marxiste de
révolution internationale a œuvré pour ne voir dans les nations que des
subsistances d'un monde perdu puis le vichysme a laissé une tâche
indélébile sur ces mots. Le marxisme, en valorisant les travailleurs et
leur lutte, a délaissé les enfants et les vieillards puisqu'ils ne
comptent pas dans l'histoire. Il sont pourtant les plus criantes
victimes des injustices.
Ne pas
pouvoir s'acheter des Nike, ce n'est pas injuste, n'avoir pas appris à
s'extasier sur le mystère d'un gland qui devient un chêne ou sur
l'univers qui nous entoure, oui c'est injuste. Ne pas connaître un aîné
qui vous introduit aux bonheurs et souffrances du monde, oui c'est
injuste. Être amené à croire que pour exister heureux il faut briller
individuellement en accumulant le plus de choses possibles qui rendent
les autres envieux et admiratifs en ignorant le bonheur de la
connaissance et de l'amitié, oui c'est injuste.
Le politique se confond aujourd'hui avec l'économique. Tous les politiques ne parlent que d'ouverture sur le monde, comme si elle se résumait aux accords transatlantiques.
La première chose qu'on demande aux politiques c'est de résoudre le
chômage alors qu'ils en sont bien incapables, quand va-t-on refaire de
la politique ?
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