mercredi 28 mai 2014

Le corps

Mon corps peut-il provoquer des réactions sur un autre corps que le mien , à distance, sans le toucher ? Je parle ici d'un autre corps humain.
Quelle sorte de réactions ? Par exemple le faire mouvoir, marcher, le faire tressauter, le faire exécuter telle où telle tâche.
Par quelle magie cela deviendrait-il possible ?
Ce corps automatisé, obéissant, ne pourrait-il alors être assimilé à une machine ?
Si aucun contact matériel n'existe entre les deux corps, comment l'information peut-elle passer ? Qui est capable d'un tel prodige ?
Réponse : tous les êtres équipés du langage.

dimanche 16 février 2014

nature et culture

Considère t on que l'homme fait partie de la nature où représente t il une vie spécifique à part du reste du monde vivant? Parler de culture revient à évoquer des productions, des croyances, des représentations, des imaginaires spécifiques à certains groupes humains. En quoi ces ensembles se dissocient-ils de la nature ? plutôt qu'opposer nature et culture, opposons culture et culture, comme différences entre les peuples humains.
Ce que nous ne maitrisons pas nous l'appelons nature.  Mais ce que nous maitrisons, n'est ce plus la nature? Les produits que nous élaborons ne sont ils pas constitués des mêmes atomes que ceux qu'il nous entourent ? De leur provenance humaine nous concluons qu'il ne sont pas naturels. Pour un être hypothétique venu d'une autre planète, toutes les cultures humaines ne seraient que des cultures animales.
Nous pensons avoir le contrôle : la physique permet de prévoir le mouvement des corps et des atômes, la chimie, la biologie, la médecine contiennent les maladies. Cette assurance prométhéenne nous empêche de voir que nous sommes nous mêmes une production naturelle, notre liberté n'est que l'ignorance de ce qui nous détermine comme le dit Spinoza dans l'Ethique.
Contraception et fécondation in vitro sont les premiers pas pour prolonger notre espèce d'une autre façon, ne manque plus que la croissance extra-utérine que nous donnera bientôt la science. La sexualité abandonnera alors son rôle de besoin vital pour l'espèce. Ce choix n'est pas le notre, mais il s'impose. La confusion des genres ne constitue qu'une conséquence de cette évolution qu'on prétend choisir.

dimanche 9 février 2014

stéréotype

Stéréotype signifie cliché. Il manifeste donc un point de vue, plus exactement une opinion, dans un cadre donné. Par exemple pour les français "les anglaises sont rousses". Pour les anglais "les français sont sales", pour les américains "les français sont de chauds lapins".
L'opinion  peut être combattue  par des démonstrations scientifiques, mais quand elle concerne un groupe, voire la population d'un pays, la chose n'est pas aisée. Un stéréotype peut également être remis en cause plus simplement au moyen de l'éducation. Dans les écoles on peut ainsi expliquer que les filles peuvent assurer les mêmes fonctions que les garçons : pilote de ligne ou président de la République.
Mais la méthode sera la même : il s'agira de construire un nouveau stéréotype, non fondé sur la tradition, dans ce cas le stéréotype se reproduit "automatiquement", mais fondé sur une idée de l'avenir, sur un pari. Sur l'idée qu'une égalité de droit peut devenir une réalité dans les faits, simplement en changeant les mentalités, sur l'idée que les différences entre masculin et féminin ne sont pas justifiées par la biologie.
Ainsi la lutte s'engage entre courant contraires dans la société. Un courant traditionnel qui perpétue les stéréotypes, un autre qui tente d'en apporter de nouveaux au moyen de l'école et d'une vision nouvelle de la société. En fait il s'agit à la fois d'une lutte politique, qui concerne la distribution des postes, la violence faite aux femmes et d'une lutte qui concerne le privé par exemple la distribution des tâches dans le ménage.
Voir les rôles féminins et masculins comme pouvant devenir égaux, et par la même identiques peut passer pour un stéréotype : c'est à dire comme une projection imaginaire très loin des influences biologiques sur la définition du genre. Voir les rôles féminins et masculins comme inamovibles et définis pour l'éternité en est un autre comme si le genre était mécaniquement déduit de la biologie.
Autrement dit "stéréotype" n'est pas le bon concept pour ce débat.



mercredi 5 février 2014

Voici les idées communiquées sur le site du CNDP, qui sert de base aux expériences pédagogiques du ministère de l'éducation dans une série d'établissements.
Le genre est une construction sociale et non naturelle s'appuyant sur la différence des sexes.  Par conséquent si l'on veut lutter contre les inégalités sociales dues au genre il faut rétablir dès l'école l'égalité entre fille et garçon. Cela implique de lutter contre les préjugés "sociaux", les stéréotypes comme: les garçons ne pleurent pas et sont violents, et les filles sont douces et plus refléchies. Ou bien les garçons doivent mettre des pantalons et les filles des robes.
Pour lutter contre ces "préjugés", générateurs par la suite "d'inégalités" le CNDP propose sur son site l'ABCD de l'égalité un ensemble de formations et de matériels pédagogiques. Il faut donc par exemple faire admettre aux enfants que jouer au rugby pour les filles est aussi naturel que pour les garçons, et mettre en situation de mixité les enfants pour leur faire pratiquer la lutte. Il faut leur faire lire des livres tels que "Marcel la mauviette" ou "swimming poule mouillée" qui mettent en scène des garçons timides, pour montrer que le sport n'est pas plus naturel aux garçons qu'aux filles.
Ce raisonnement repose sur les prémisses suivantes :

A- des inégalités sociales sont fonction du genre
B- le genre se construit par la tradition et par les préjugés véhiculés dans l'école, la famille ou les médias
C- les activités définissant ou associées à chaque genre peuvent être changées par l'école

La conclusion déduite par le CNDP est la suivante:

D- Les inégalités sociales fonction du genre vont diminuer

Examinons ce raisonnement.
Tout d'abord constatons que les femmes sont moins bien payées que les hommes à compétences égales. Constatons aussi que les postes de direction, les fonctions politiques, sont monopolisés par les hommes, sans doute parce que la tradition impute aux femmes le rôle d'élever les enfants. Donc indubitablement la prémisse A est vraie.

Les enfants masculins et féminins se voient très tôt prescrire des attitudes correspondant à leur sexe: faire du sport, se battre pour les garçons, séduire et jouer à la poupée pour les filles. Les vêtements sont différents, les filières d'éducation  également, etc... Impossible de ne pas constater que la société joue un rôle de définition des genres masculin et féminin, donc la prémisse B est sans aucun doute vraie, puisque rien n'empêche naturellement, biologiquement les filles de se battre, de faire du sport ou d'être ingénieures.

Si l'école incite les filles à jouer au rugby, à faire de la lutte, à faire des études d'ingénieures, à diriger des entreprises, à faire de la politique, à ne pas compter sur la séduction, à laisser leur futur mari garder les enfants  si elle laisse les garçons s'intéresser à la danse, les autorise à pleurer si ils ont mal, les incite à montrer leur faiblesse, à s'intéresser à la couture, à la mode, aux tricots, pourquoi pas au maquillage, à élever les enfants à la maison, si on désavoue les regroupements par sexe, nul doute que les genres masculin et féminins seront redéfinis, comme le postule la prémisse C.


 Pour le CNDP il parait possible d'élever exactement de la même façon filles et garçons, la nature leur offre les mêmes possibilités, il faut laisser chacun aller vers l'activité qu'il souhaite sans préjuger de son sexe, que ce soit sport, art ou technique. Il faut également encourager la mixité dès le plus jeune âge, y compris dans la lutte.

Surgit alors la question fondamentale : que restera-t-il de la masculinité et de la féminité ? Si le masculin et féminin sont des caractères culturels, et que sous prétexte de diminuer les inégalités nous gommons les différences, ne resteront plus que les caractères biologiques. Masculin et Féminin se réduiront aux gènes et aux aux différences physiques, des seins pour les filles , de la barbe pour des garçons, des voix aigues et des voix graves, des tailles différentes. Quelle place pour les activités spécifiquement féminines ou masculines?
Verra-t-on les hommes continuer de chasser, ou de faire la guerre ? Mais si réellement nous atteignons un objectif d'éducation égalitaire, toutes les activités deviendront réellement mixtes à moyen ou long terme, l'inverse signifierait un échec éducatif et reconnaitre que le genre ne repose pas uniquement sur la culture, hypothèse qui rendrait alors caduque une recherche de l'égalité par l'éducation identique chez les filles et les garçons.
Qu'en sera-t-il de la maternité? N'est ce pas là une inégalité criante qui subsisterait comme pénalité pour une carrière professionnelle ou politique? La femme doit s'arrêter de long mois, handicap insurmontable par rapport à ses concurrents masculins. L'école n'y peut rien.  la GPA n'est pas une solution généralisable car on ne peut alors se réclamer de l'égalité, puisque s'établit alors un rapport de domination: une autre sera immobilisée neuf mois. Ce qui reste de la féminité pourrait dans ce cas pourrait bien disparaitre un jour grâce à un utérus artificiel, sans doute à l'étude dans les labo. Enfin l'égalité entre homme et femme. Quel progrès.

N'y a-t-il pas une erreur dans ce raisonnement? Effacer les inégalités due au genre impose t il de redéfinir le genre ? Ne peut-on ré-examiner d'où viennent les stéréotypes constitutifs du genre ?

Filles et garçons sont dotés par la nature d'hormones différentes. La testostérone renforce l'agressivité et les muscles. L'homme, naturellement, dépasse la femme dans les activités qui nécessitent la force physique.
Dans l'apprentissage des fonctions du corps, vitesse, force, les garçons se regroupent naturellement. Les disciplines sportives subissent une ségrégation naturelle et regroupent les meilleurs qui proviennent du même sexe : les records d'athlétismes ou de natation sont établis par des hommes, les hommes sont les plus forts en boxe, en tennis, en karaté, en judo, en football, en handball, en volleyball, bref .
L'idéal sportif reflète les valeurs sociales : la société tend naturellement à sélectionner les meilleurs, pour le bénéfice de tous. Mettre les filles au rugby, ou proposer du football mixte à l'école revient à ignorer la construction des stéréotypes sur des bases biologiques. Comme le disait François Jacob, dans "la souris la mouche et l'homme", c'est confondre deux ordres : l'ordre du social et l'ordre du biologique. Redéfinir le genre à l'école, décider de l'agressivité des filles ou de la douceur des garçons serait donc une illusion, une aberration anthropologique. Vouloir rendre les populations mixtes dans le sport ignore qu'il est une école de la performance.
Les communautés de filles et de garçons se constituent également sur la base d'une expérience commune du corps et du désir. Les filles auront toutes l'expérience de la menstruation, les garçons de l'érection matinale. La peur et le mystère de l'autre sexe fonde les regroupements par sexe, les sujets de discussion, les jeux, bref une culture de genre. Oui il faut apprendre aux garçons que c'est un crime et même un tabou que de frapper ou maltraiter une femme, mais sans inventer une égalité biologique factice.
La véritable question relative aux inégalités futures n'est-t-elle pas pourquoi ne favorise-t-on pas l'intelligence pour distribuer les postes?

Les filles réussissent mieux que les garçons à l'école. Peut être justement parce qu'elles sont moins obnubilées par la force et la compétition naturelle chez les mâles au même âge. Les hommes maintiennent une domination patriarcale construite sur l'immobilité de la femme en couche, laquelle est raréfiée aujourd'hui par l'utilisation de la contraception. Mais ils n'ont aucun privilège biologique pour l'intelligence. La perpétuation de cette domination peut être combattue par une politique de quotas, dans l'entreprise, le social ou dans les instances politiques pour les postes ou rien ne justifie une différence basée sur le genre dans l'attribution des postes.




dimanche 12 janvier 2014


Retenue à la source.
A la source tarie d'un citoyen qui ne peut même plus exercer sa volonté d'adhésion à l'Etat, un citoyen manchot décervelé qui ratifie le contrat social sans ses mains, un citoyen prélevé de sa volonté et de sa liberté par un automate qui paye l'impot à sa place.

vendredi 10 janvier 2014



Entendu à la radio hier : après avoir donné des statistiques éclairantes sur la disparition de dizaines de milliers de petites exploitations agricoles, le journaliste se félicitait de la concentration en France de nombreuses usines de fabrication de matériel agricole : Massey Ferguson, Kubota etc...
Rapprocher les deux faits parait savoureux.
Pour quelle raison les petites entreprises agricoles disparaissent-elle ?
Comment rend-on une entreprise agricole rentable ?
N'y a t-il pas un rapport entre la taille des surfaces cultivées, et la rentabilité ? N'y a t-il pas un rapport entre la rentabilité et la mécanisation ?
Les quelques emplois créés par Massey Ferguson ou Kubota ne peuvent malheureusement pas remplacer les emplois détruits indirectement par leurs machines. La destruction créatrice de Schumpeter, reste surtout destructrice.
Ne s'agit il pas d'un paradigme qu'on peut généraliser à la société toute entière ?
Il suffit d'examiner la pêche, la disparition des petites unités pour les grosses à filets immenses, ou bien la production de volailles ou de cochons dans des hangars  de plus en plus énormes, ou le nombre de voitures croissant construites avec de moins en moins d'ouvriers.
Cette production de plus en plus importante ne trouve plus de demande locale et inonde donc d'autres pays, dont on assèche la production par les mêmes motifs de mécanisation et d'accumulation.

jeudi 1 novembre 2012

Karl Raimund Popper a écrit "La Logique de la découverte scientifique". La psychanalyse y est décrite comme irréfutable, c'est à dire qu'on ne peut trouver d'énoncés pour la falsifier, elle n'est donc pas une science.
Mais difficile de trouver des énoncés universels, donc valables en tous lieux et tous temps, pour ce qui concerne l'homme, ou plus généralement pour la biologie, étant donné l'évolution du vivant.
Une théorie qui permet des prédictions vérifiés, même s'il elle n'est pas cataloguée comme science, peut être utile aux humains.
La prédiction de l'analyse c'est d'annoncer aux analysants qu'ils vivront mieux après avoir parlé pendant un certain nombre de séances à un analyste de ce qui leur vient à l'esprit, ce dernier guidant les recherches et supportant le transfert.
Pour savoir si la psychanalyse réussit cette prédiction  il faudrait collecter des faits auprès des patients qui ont vécu une analyse.
Cette tâche présente des difficultés : peu de gens sont prêts à témoigner de ce qu'il leur apparaît comme parfaitement privé et qui met en jeux des secrets de leur vie intime.
Même si des milliers de gens révélaient que l'analyse a changé leur vie, ce ne serait que par induction qu'il faudrait juger bénéfique l'analyse, on connaît le problème de l'induction, elle ne peut logiquement servir de preuve de la véracité.
Si certains établissaient que leur vie actuelle génère plus de souffrance qu'avant la cure, l'induction serait contraire , mais sans plus de valeur.
La vrai question n'est donc pas de savoir si la psychanalyse est une science, mais si elle soulage plus qu'elle ne fait du mal.

lundi 7 mai 2012

dette française

2011 : Dette publique ( INSEE ) 1 646,1 milliards d'euros, soit environ 84,5 % du PIB
2011: déficit budgétaire 95,3 milliards d'euros
2010 : charges d’intérêt de la dette 47,2 Md€
PIB prévisionnel 2012 : 2000 milliards d'euros




Une origine à la crise

Pendant toute cette campagne je n'ai pas entendu ni lu d'analyse de l'origine de la crise économique. Au moins accorde-t-on aux tremblements de terre de provenir d'une friction de plaques tectoniques, aux tsunamis de résulter d'une onde de choc, à la foudre d'être la conséquence d'une différence de potentiel entre le sol et les nuages.
Cela permet ou devrait permettre non de les éviter mais de tenter d'atténuer leurs conséquences, par des normes et  constructions adaptées anti-sysmiques, des reséaux de prévention ou des paratonnerres.
Mais qui prend en compte les origines de la crise afin de mieux la combattre ?
Qui a parlé du modèle effrené de consommation nécessaire au Capitalisme ? Qui a parlé de la nécessité du crédit et de l'endettement, états et ménages, pour soutenir cette consommation ? Qui a parlé d'un changement de modèle de la croissance ?
Réponse : Edgar Morin dans le Monde  et les écologistes.

jeudi 17 mars 2011

énucléé

Que nous apprend cette catastrophe nucléaire en cours au Japon ?
Les experts ne sont pas compétents. Ils ont failli. Le Japon se situe dans une zone sismique, c'est entendu, mais le risque sismique devait être intégré dans les réflexions sur la sécurité et n'a pas empêché la construction, ce risque a donc été mal évalué.
Les conséquences seront funestes, il faudrait être aveugle pour continuer dans cette voie.
Seule la démocratie peut prévenir des catastrophes planétaires, la république des experts a vécu, elle est à la solde des contraintes financières, à la solde de la rentabilité. Si le nucléaire veut survivre comme filière de production d'électricité, voici les conditions:
- Remettre les décisions au vote populaire : construction d'une centrale , approbation d'une politique de sécurité associée.
- Définir la politique de sécurité via un collège d'élu, experts et non experts, qui émettra les recommandations de sécurité et de gestions d'incidents de manière publique, consultables sur Internet par tous, soumises à débat public.
-S'inspirer de ce qui se passe en Informatique : les hackers permettent de renforcer la sécurité, l'Opensource permet à tous de critiquer le travail des ingénieurs.
- Introduisons des experts indépendants ( non gouvernementaux ) dans les plans de sécurité des centrales, rémunérés sur les défaut trouvés, sur les éléments non conformes

ou bien sortons du nucléaire.

samedi 30 octobre 2010

tour de contrôle

Jamais ne m'était apparu plus clairement pourquoi naturellement on dissocie le corps et l'esprit.
Souvent la volonté reste sans effet sur le corps.
Tout d'abord lorsque, nouveau né, les tentatives de mouvement ordonnés restent vaines. J'ai quelques réminiscences de vouloir bouger le bras dans une direction, sans succès. Il suffit de regarder un bébé tenter de mettre pour la première fois son pouce dans sa bouche, ou d'essayer d'attraper maladroitement un jouet.
A cet âge, la chaine de commandement, nerfs,muscles,tendons ne possède pas suffisamment de précision pour arriver au but.
Il en résulte la sensation que nous sommes une tour de contrôle d'un engin balourd dont nous sommes équipés pour découvrir le monde. De là vient l'esprit de dissociation: le corps n'est pas nous, il obéit au service de la volonté, mais possède un comportement intrinsèque sur lequel nous n'avons pas toujours prise.
Une deuxième expérience, beaucoup plus tard, me le révèle. Après une appendicite, une zone autour de la cicatrice se retrouve insensible. Cette zone que je touche avec mon doigt, ne me retourne aucune sensation : ce morceau devient un objet qui n'est moi que parce qu'il est rattaché au reste. Mais si j'étends le raisonnement, seuls les "inputs" de mon corps me le font sentir mien. Il me rattache au monde, mais il se réduit à un instrument plus ou moins bien adapté au service de ma volonté.

dimanche 24 octobre 2010

toile

Le soleil irradie les fils et révèle la délicate toile d'araignée nichée au coin supérieur gauche de la baie vitrée. Remarquable d'élasticité, elle est balancée par le vent sans danger pour sa structure. L'instinct de l’arachnide produit cette délicate géométrie, sans nœud apparent. Mon regard traverse la toile et je distingue au fond du jardin le grillage qui le clôture. Cette similitude m'interroge. D'un côté un simple insecte, ses fluides son instinct, de l'autre un groupe d'humains, une industrie, de l'intelligence. Au final une toile ou une grille.
Le World Wide Web, qui prétend être une toile, en partage quelques caractéristiques. Lorsque le client se connecte sur la toile, quelque chose se produit alors sur le serveur destinataire, comme si la toile avait vibré. Le serveur web tapi dans l'ombre vient insérer dans la réponse au client un poison invisible dont il ne va pas pouvoir se débarrasser : le cookie. Gluant, le cookie reste attaché à toutes les requêtes que va ensuite envoyer le client au serveur, ainsi peut-il connaître les déplacements du client sur le site. Mais il peut aussi savoir où se trouve le client, car dans chaque requête envoyée par le navigateur se trouve son adresse sur la toile. Savoir où il est, où il va, ce qu'il préfère : il n'en faut pas plus pour pour capturer le client et se repaître.

jeudi 30 septembre 2010

adaptation

Comment s'adaptent les animaux aux changements de leur environnement ? Par modifications successives de leurs gènes et par sélection naturelle nous dit la théorie de l'évolution.
Osons un parallèle entre un corps d'animal et le corps social. Pour une société donnée, ce qui persiste entre générations du point de vue de l'organisation de ses membres, ce sont les lois, les règlements, les décrets, la morale.
Les lois transforment le corps social.
Si les lois sont bonnes, c'est à dire les justiciables se sentent traités justement, elle sont conservées puis qu'elle assurent la conservation de l'espèce vivant en bonne intelligence, sinon elles sont rejetées par le corps social, qui se transformera par une nouvelle loi.
Ce processus dure des dizaines d'années , un évolution darwinienne accélérée en quelque sorte.
Le processus de l'émergence et du vote des lois, c'est la mutation. L'adaptation du corps social à ces nouvelles lois c'est le processus de sélection naturelle

Cependant, comparaison n'est pas raison, Il semble que les lois ne soient pas choisies au hasard, comme adviennent les mutations génétiques. Quelques membres les créent, puis le reste de la société les retient ou les rejette, par l'intermédiaire de ses représentants, les parlementaires. J'ignore si une société gérée par des lois crées par hasard serait amusante, en tout cas le processus pour obtenir une société stable serait sans aucun doute beaucoup plus long.

Toutefois, le hasard est une question de point de vue. Des émissaires d'une autre galaxie, sans comprendre les tenants et aboutissants d'une délibération parlementaire pourraient considérer qu'un vote, dont le résultat est imprévisible pour eux, peut être pris pour du hasard.
Le hasard n'est que l'ignorance des causes.
Pour gérer cette crise économique, nous garantir une adaptation, nul doute que la solution soit dans de nouvelles lois, en particulier pour la finance mondiale, sinon des pans entier du corps social vont se désagréger.