Le consommateur agit comme un véritable agent de sélection naturelle envers les entreprises, pour autant qu'il est possible de considérer une entreprise comme un organisme vivant. Son choix se porte en général vers le meilleur rapport qualité prix, mais d'autres comportements se distinguent selon la catégorie économique de l'acheteur: choix des produits au prix le plus bas, ou bien des produits qui augmentent l'estime de soi et permettent de se distinguer de la masse et de se reconnaître dans un groupe etc. L'entreprise dont les produits ne sont pas sélectionnés risque la mort, dans un monde libéral elle doit s'adapter en baissant les prix et/ou en recherchant l'amélioration et l'innovation.
Le travail, qui selon Marx, crée l'homme, crée aussi le consommateur. Chacun possède ainsi une double identité travailleur/consommateur. Lorsqu'il est salarié dans la sphère productive, le travailleur dont l'entreprise réussit peut éventuellement voir ses gains s'améliorer mais le profit a pour destination naturelle la poche des actionnaires. En revanche si l'entreprise est en difficulté, il en subira à tous coups les conséquences délétères, suppression des primes, ralentissement de carrière, jusqu'à la perte de son emploi, mais le contrat de travail lui offre une certaine protection sur son salaire. Lorsque le travailleur/consommateur possède sa propre entreprise comme artisan, petit commerçant ou agriculteur, possibilité lui est donnée de diminuer de lui même ses revenus pour amortir la fluctuation à la baisse de son activité. Il peut donc continuer son terrible calvaire en pariant sur une éclaircie miraculeuse mais en réalité en s'appauvrissant jusqu'à l'ultime fin de son activité. Comme il ne peut pas agir efficacement sur les concurrents, qui recueillent l'assentiment des consommateurs, il va tenter d'influer tous les autres paramètres qui gouvernent son revenu, comme la marge du distributeur ou la fiscalité, qu'il va finir par tenir responsables et même causes finales de sa situation. Son désespoir ira jusqu'à détruire des biens communs et reporter sur d'autres travailleurs les coûts de réparation. Cette réaction pour échapper à la mort ignore le fait que comme consommateur, ce travailleur engendre les mêmes problèmes de survie dans d'autres filières d'activité, lorsqu'il achète vêtements, voiture, électroménager et tous biens de consommation. Ainsi chaque consommateur élimine par son comportement d'acheteur des entreprises et des emplois. Impérial, le pouce levé ou abaissé dans les Colisée suburbains encombrés d'étals rutilants , il envoie parfois en enfer son double, le travailleur.
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